Histoire de changer, pas de long voyage de trois semaines à te raconter cette fois, mais un petit weekend tranquille et sympa en Allemagne, pour retrouver un peu l’esprit de Noël dont on a dû se priver l’année précédente. Même si la situation n’est pas encore top et qu’on ne sache pas encore ce que le variant omicron nous réserve, avec du bon sens et le respect des règles élémentaires, il y a moyen d’en profiter.
Je ne vais pas bien loin, alors pour une fois ce sera avec ma voiture, pour un trajet d’environ 260 km. Je vais en Allemagne, dans le Land (* l’équivalent des régions) de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à l’ouest du pays et frontalier avec la Belgique et les Pays-Bas. À 40 km au sud de Cologne, je traverse le Rhin (ce fleuve m’impressionnera toujours, avec son trafic de péniches marchandes!) pour faire un arrêt à Königswinter, une petite ville paisible cinue pour son chateau, le Drachenburg, qui a été bâti en à peine deux ans au 19ème siècle. Königswinter est bâtie au pied d’une colline, le Drachenfels.
Pour grimper là-haut, c’est soit en petit train à crémaillère ou à pied par un petit sentier; mais pas de panique; 320 m d’altitude c’est à peine plus bas que l’Everest… Et quoi de beau au sommet? Les ruines d’un chateau et une vue magnifique sur le Rhin… à condition qu’il fasse beau et clair. Moi j’ai eu droit à la brume et à la grisaille. On choisit pas!
















À 15 km de là, c’est à Bonn que je poserai mon sac pour une nuit. Moins connue que sa copine Cologne plus au nord, cette grande ville animée a pourtant été, entre 1949 et 1990, la capitale de la République fédérale d’Allemagne (R.F.A), du temps où il y avait “deux” allemagnes (celle de l’ouest et celle de l’est).
Attention à la circulation, il y a pas mal de “deux-roues” et un réseau de tram qui suit les artères principales. J’ai choisi un petit hôtel dans un vieux quartier avec plein de petites rues pavées; la nuit sera calme!
Population hétéroclite et beaucoup de jeunes; il faut dire que Bonn possède une université réputée. Mais entre autres citoyens nés ici, il y a une méga-star. Un musicien et compositieur légendaire qui, quoique “dur de la feuille”, fut un génie dans son art: Ludwig Van Beethoven. Il est possible d’ailleurs de visiter sa maison natale. À ne pas confondre, évidemment, avec un certain gros Saint-Bernard de cinéma qui démolit tout dans la maison où il a été recueilli…


À deux pas, voici l’épicentre de la ville: la Marktplatz et sa Rathaus (l’Hôtel de Ville), où se tient un marché presque tous les jours. Bonn a bien morflé durant la Seconde Guerre, les bombardements ne l’ont pas épargné; les monuments vraiment anciens ne sont donc pas très nombreux.

Mais voilà la Münsterplatz, où se dresse la cathédrale, moins imposante que celle de Cologne mais pas moins élégante pour autant. Et voici enfin les alignements de petits chalets de bois, les illuminations, les manèges et grandes roues miniatures! La statue de Beethoven contemple tout çà d’un air indifférent. Tu peux pas sourire un peu, Ludwig?
Oui, il faut montrer patte blanche (pass, QR code, tout le tralala), mais bon sang que c’est bon de retrouver cette ambiance, ces odeurs… Je m’offre une portion de 3 reibekuchen, ces galettes de pommes-de-terre qu’on fait frire dans l’huile. Gras, calorique… et alors? Je savoure l’instant présent. Et maintenant, une bonne boisson chaude de Noël. Un vin chaud (glühwein en allemand)? En Allemagne, ils n’ont pas que çà! Ou alors un Jagertee, du thé avec du genièvre? Non, je me souviens de cette autre boisson alcoolisée, chaude et sucrée à base d’œuf, qui ressemble au lait de poule: l’Eierpunsch! Avec de la crème chantilly par dessus, je ferme les yeux de délectation!


Bonn: Münsterplatz.





En soirée, petit repas simple dans une de ces brauhaus dont l’Allemagne a le secret. Celle-ci, à Bonn, brasse sa propre bière, la Bonnsch, avec son verre à la forme comiquement tronquée.
Brauhaus Bönnsch – Sterntorbrücke 4.


Le lendemain, avec ce même temps gris et brumeux, je mets le cap au nord, à 20 km de Bonn, pour m’arrêter à Brühl. Si la majorité des touristes viennent ici pour le parc d’attractions Phantasialand (chacun fait ce qu’il veut), il y a aussi à Brühl un patrimoine architectural de premier ordre avec le superbe et monumental château d’Augustusburg, bâti en style rococo au 18ème siècle, et son vaste parc à la française.










À quelques km seulement, une petite route pavée conduit au pavillon de chasse de Falkenlust. C’est un coin un peu plus secret, entouré de champs (et autrefois en lisière d’une grande forêt).



Je reprends ma route, 35 km à l’est, et après avoir franchi le Rhin pour la troisième fois, me voilà arrivé à Siegburg. Bon, cette petite ville n’a rien d’extraordinaire, on est loin des petites cités romantiques du bord du Rhin avec les maisons à colombages. Il y a quelques rues piétonnes, la Marktplatz et son église, c’est à peu près tout. Non, ce qui attire la foule ici en décembre, c’est son marché de Noël un peu particulier.
À Siegburg, tu ne verras pas de guirlandes clignotantes ou de Père Noël qui fait de gros “Hoo Hoo Hoo”. Car c’est un marché de Noël médiéval, avec des artistes, musiciens, vendeurs, tous habillés façon Moyen Age! Même le style des échoppes est au diapason de l’époque, ainsi que les jeux proposés pour petits et grands: tir à l’arc (supervisé, heureusement) sur des balles de paille, “mailloche” (tu sais, le coup de massue pour faire monter un curseur et faire sonner une cloche), et même un vieux carrousel encore actionné à la main par une double manivelle! Une immersion très réussie, on s’attendrait presque à voir débouler Jacquouille hurlant “Messiiire Godefroid!!”…














Y aurait-il une petite brauhaus en ville? J’en dégote une dans la rue piétonne principale. Quelle petite spécialité vais-je goûter? Allez, essayons le Leberkäse, un plat d’origine bavaroise. Cette charcuterie, sous forme de grosse tranche qu’on fait cuire, ressemble à un mix entre jambon et pain de viande, et s’accompagne de pommes-de-terre rissolées et d’un oeuf sur le plat. Avec une bière “maison” pour bien le faire descendre, logique. En dessert, un petit apfelstrudel, ce petit gâteau feuilleté aux pommes et aux noix, d’inspiration plus autrichienne qu’allemande.
Siegburger Brauhaus – Holzgasse 37-39.



Hé bien voilà, un petit weekend bien rempli, très intéressant, pour s’éloigner un peu de tout le rabattage médiatique sur ce que tu sais… Ma ligne de conduite a été simple: prudence, respect drastique des règles, dégager si il y a trop de monde… Voilà! Il ne me reste plus qu’à rentrer à la maison. 2H30 de route, allez je vais le faire d’une traite…

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