Turin, Gênes et Cinque Terre – 2017.

Après ce magnifique périple qui m’avait conduit de Milan à la Toscane, j’ai décidé de repartir pour une petite semaine, en septembre 2017, pour découvrir un autre coin de cette Italie dont je suis définitivement tombé amoureux… Tu me suis, comme dab?

Turin: 1er jour.

N’ayant pas pu dégoter un vol direct jusque Turin, j’ai choisi un vol jusque Milan-Linate et rejoint la gare principale de Milan (comme on se retrouve!); le train m’amène à Turin en une heure à peine, où je descends à la stazione Porta Nova en début d’après-midi. Ma petite chambre Airbnb n’est qu’à 10 minutes de la gare. Turin (en italien: Torino), c’est le chef-lieu du Piémont. Au loin, les Alpes se dessinent avec quelques sommets enneigés, j’ai tout loisir de les contempler en venant par le train! Il faut dire que le Piémont est limitrophe avec le Val d’Aoste et la Suisse.

Voyons voir ce premier contact avec Turin, à pied comme d’habitude. Hé bien, ça me rappelle un peu Milan, avec de longues rues rectilignes se croisant à angle droit et de beaux et imposants immeubles. Ah tiens, il y a aussi des tramways! Le centre-ville se rapproche, je découvre les belles Piazza Carignano et San Carlo, ainsi que des arcades longeant certaines rues: après Milan, voici Bologne qui me revient en mémoire! Turin me semble déjà bien plaisante, il est dommage qu’elle soit boudée au profit de Milan ou Venise. Elle traîne (à tort!) une réputation de ville industrielle, ennuyeuse… grosse erreur! Par exemple, savais-tu qu’elle fut la première capitale du royaume d’Italie de 1861 à 1865, avant de “passer la main” à Florence, puis Rome?

Turin.

Pas terrible, la météo, il fait gris et il commence à pleuviner (ce qui t’explique l’aspect terne de mes premières photos!). J’arrive enfin au coeur de la ville, sur la Piazza Castello. Elle est entourée d’arcades abritant plein de p’tits bars et restos, qui attirent pas mal de monde. En son centre trône l’étonnant Palazzo Madama, un chateau médiéval auquel une façade baroque fut rajoutée au 18ème siècle, pas mal comme résultat! Il abrite le Musée municipal d’Art Antique. Un peu plus loin, le Palazzo Reale était l’ancien lieu de résidence de la Maison de Savoie, dont allait être issu le premier Roi d’Italie. L’église San Lorenzo y est accolée.

Turin: Piazza Castello.
Turin: Palazzo Madama.
Vue sur la ville depuis le Palazzo Madama.

De la Piazza Castello, démarre la Via Garibaldi, une large rue piétonne et commerçante, rejointe par plein de petites ruelles pavées ou dallées; je suis ici dans le “vieux” Turin. Une petite glace chez Grom, le célèbre glacier turinois qui a bien grandi depuis? Pour moi, ce sera “gianduja” (choco-noisettes). Et toi?

Allons voir un peu plus loin: voici la Cattedrale San Giovanni Battista, pas forcément la plus jolie du pays, mais célèbre pour abriter abrite le Saint Suaire, ce voile qui aurait couvert le visage du Christ dans son linceul. Vrai ou faux? J’ai pas la réponse. En tout cas, une copie (je précise bien!) du légendaire tissu est visible près du choeur. Tout près, la Porta Palatine était l’une des 4 portes d’accès à Turin durant la période romaine. Le parc archéologique à côté n’a pas l’air terrible…

Turin: cathédrale, campanile et Galleria Sabauda.
Turin: parc archéologique.
Turin: Porta Palatine.

La pluie ne se décide pas à cesser, dommage pour le soleil mais en même temps ça donne un charme différent à la ville. Je vais achever cette journée par la visite de ce bâtiment devenu le symbole de Turin, haut de 167m, avec son incroyable dôme: la Mole Antonelliana! C’est un des plus hauts édifices en briques d’Europe, il était initialement destiné à devenir la synagogue de la communauté juive de Turin, mais les travaux furent stoppés net à cause de la “mégalomanie” de l’architecte…et de l’explosion du budget! Si l’extérieur est spectaculaire, l’intérieur n’est pas en reste, avec diverses boutiques et cafétarias, et SURTOUT le fascinant musée du cinéma, s’articulant autour d’une grande salle où l’on peut regarder des films projetés sur 2 écrans géants! Mais la vedette de la Mole, c’est son ascenseur en verre transparent qui grimpe tout là-haut sur une plate-forme pour une vue panoramique de Turin… enfin, quand il fait beau. Pour aujourd’hui, le panorama, c’est mort!

Une journée bien maussade qui s’achève (je parle de la météo, bien sûr), heureusement ça ira mieux demain. C’est vrai que passer entre les gouttes, j’avais pas la carrure adéquate 🙁! Un petit repas du soir dans une “piola”: c’est ainsi que l’on nomme, à Turin, ces petits restos familiaux à prix encore très démocratiques, et qui, ce qui ne gâche rien, sert de la très bonne pitance!

La Piola di Alfredo – Via Sant’Ottavio, 44.

Turin: 2ème jour.

La météo est plus clémente aujourd’hui, il y a de belles éclaircies. Je vais prendre mon petit-déj dans la vieille ville, c’est l’occasion d’y aller en métro, bien pratique et rapide même s’il n’a qu’une seule ligne. J’accompagne mes croissants d’une boisson typique du Piémont: le bicerin, un savoureux mix de café espresso, de chocolat noir chaud et de lait! Le mot bicerin signifie petit verre. Mmh, cette petite journée démarre bien…

Le métro m’amène ensuite dans le sud de la ville, proche des rives du Pô, où je vais visiter un musée fabuleux, emblématique de Turin, qui a rouvert en grandes pompes en 2011: le MAUTO (Museo dell’automobile di Torino)! Sur trois niveaux, sont exposés pas loin de 200 modèles de 80 marques différentes, allant des premières voitures à vapeur aux grosses américaines des années 50-60, en passant par un “défilé” de Formule 1 Ferrari des années 50 à nos jours. Impossible de tout détailler, faudrait un carnet à part! Mais l’agencement muséographique très vivant fait de cette visite un régal, crois-moi.

La Plymouth FURY modèle 1957-1958 est le même modèle que la voiture démoniaque utilisée dans le film “Christine”, réalisé par John Carpenter en 1983.

croissant et bicerin, pour un matin plein d’entrain!
Turin: Mausée de l’Automobile (Mauto).

À proximité du musée se trouve le témoin le plus prestigieux de l’aventure de l’industrie automobile turinoise: le Lingotto. C’est ici que se trouvaient les anciens ateliers de fabrication de FIAT (* acronyme de Fabbrica Italiana Automobili Torino), jusqu’à l’arrêt de la production en 1982, le dernier modèle fabriqué ayant été la Lancia Delta. Il fut par la suite reconverti en un immense centre commercial et culturel. Le Lingotto possède une particularité: sur son toit s’étire une piste d’essais, avec deux lignes droites de 400m et deux virages surélevés. Une fois que les voitures avaient atteint le dernier étage et étaient terminées, elle montaient sur le toit faire leurs premiers tours de roues pour vérifier que tout était OK. Les voitures n’y roulent plus, mais on peut la parcourir à pied. Sensation unique!

Turin: le Lingotto.

Après cette matinée bien remplie, petit retour dans le centre-ville de Turin pour manger un bout sur la Piazza Castello, version “snack” plus ou moins cher selon les établissements. Le tramezzino, c’est simplement deux tranches de pain de mie triangulaires garnies de plein de trucs au choix: viande, fromage, poisson… Il a été créé en 1925 au Caffè Mulassano, qui en propose presque une quarantaine de sortes.

Caffè Mulassano – Piazza Castello, 15.

Cet après-midi, je m’en vais explorer un peu les environs de Turin, qui proposent un panel intéressant de palais et chateaux. Je jette mon dévolu sur la Venaria Reale, à 10km de la ville. Il est facile d’y aller, grâce au bus “Venaria Express” qui passe par la Piazza Castello, pour un trajet de 30 minutes (6€). Tiens, la route passe même à côté du stade de foot de la mythique “Juventus”! La Venaria Reale, c’était l’une des résidences de la famille royale de Savoie. Le Duc de Savoie voulait un “pied-à-terre” pour des parties de chasse dans les montagnes du nord de Turin (d’où le nom venaria). Je me dis que la discrétion n’était pas sa principale qualité, quand on voit les dimensions pharaoniques du palais, et l’immensité des jardins (60 ha!) avec les montagnes en toile de fond! Dans le palais, la Grande Galerie ne déparerait pas à Versailles, et les anciennes écuries, avec 70m de long et 13m de haut, rivaliseraient volontiers avec celles de Chantilly!

Venaria Reale.
Venaria Reale.

Une bien belle visite que cette Venaria Reale! Retour à Turin pour me balader un peu avant la soirée, je descends vers la Piazza Vittorio Veneto, la plus grande de la ville, à deux pas du Pô, le cours d’eau qui arrose Turin (le plus long fleuve d’Italie avec 652km). C’est très agréable de se balader le long de ses berges, jusqu’au parco Valentino, le “poumon vert” de la cité avec ses 42 ha, très animé et apprécié des habitants; location de vélos, de rollers, petits kiosques à panini ou glaciers ambulants, il y a de tout pour rendre heureux petits et grands!

Je passe une petite soirée tranquille dans une autre piola, sur une petite placette, où je goûte une spécialité piémontaise, le vitello tonnato, composé de fines tranches de viande de veau, recouvertes d’un genre de mayonnaise et de thon à l’huile d’olive. Un plat original et délicieux.

Piola da Cianci – Largo IV Marzo, 9/B.

Vitello Tonnato.

BILAN: pas mécontent d’avoir exploré cette ville de Turin et, du même coup d’avoir pu casser la gueule aux clichés à deux balles “ouais, Turin c’est moche, c’est triste, y a que le foot…”. Mais oui, c’est çà. Il y a aussi une superbe vieille ville, des arcades, des palais, un musée de l’Automobile génialissime… Et on y mange bien!

Gênes.

Ce matin, je me rends à la gare Torino Porta Nuova, gare principale de Turin. Je quitte la ville par le train, pour un trajet de 2 heures vers le sud, vers la mer! Paysage banal: des prairies, des grands champs de maïs… on est loin dzes vallonnements du Val d’Orcia toscan! Je quitte le Piémont pour la Ligurie. La Ligurie, c’est cette région en forme d’arc de cercle, en bord de mer Ligure, jouxtant la Côte d’Azur (de “l’autre côté”, c’est Menton!). Destination: Gênes (Genova en italien, Zena en ligurien), la capitale ligure, le premier port industriel et commercial d’Italie… qui, elle aussi, est un peu mise à l’écart par les voyageurs trop pressés de filer plus vers le sud. Elle a aussi le même problème que Livourne: c’est un port d’embarquement pour diverses destinations en ferry, alors on ne fait souvent qu’une brève halte, sans rien voir.

Je descends à la gare Piazza Principe (au nord), et j’achète un ticket journalier “Genova Pass” à 4,50€ pour les transports en ville, bien pratique! Mon hôtesse Airbnb habite à 10 minutes, dans une ancien quartier typique; sacré petit bout de femme, Maria (au propre comme au figuré!)! En plus, grand soleil aujourd’hui, la totale! Avant de s’enfoncer dans la ville, allons jeter un oeil au port, pas le commercial, mais le porto antico, restauré par l’architecte Renzo Piano en 1992. Un peu trop “parc de loisirs” à mon idée: un ascenseur panoramique en verre, un musée de la mer, le galion “Neptune” du film “Pirates”, et un Aquarium (24€ l’entrée, sérieux?!). Sache en passant que Gênes fut l’une des 4 grandes Républiques Maritimes d’Italie, avec Pise, Venise et Amalfi.

Avec son relief qui n’a rien de plat, Gênes a su utiliser tout l’aspect pratique des ascenseurs et autres petits funiculaires, comme le funiculaire Zecca-Righi, aussi bien utilisé par les habitants qui travaillent en ville que par les touristes. Le paysage change rapidement au fur et à mesure que le funiculaire s’élève, on part du centre de la ville, au milieu de la circulation, et on se retrouve sur la colline, au calme pour profiter d’un beau panorama. . Mais il y en a un qu’il faut voir absolument, c’est l’ascenseur de Montegalletto (dit aussi “du chateau d’Albertis”) qui, en fait, est un “hybride”: la première partie du parcours se fait à l’horizontale, en mode funiculaire; ensuite, la cabine s’accroche (avec un gros déclic sonore) à un système vertical d’ascenseur pour atteindre le sommet de la colline. Cette modification a été réalisée en 2004, la partie “funiculaire” remplaçant un tunnel piéton de 300 m de long. Ingénieux et original, unique au monde, paraît-il!

Il est temps à présent de se perdre dans la vieille ville et son dédale incroyable de ruelles, certaines si étroites qu’on peut toucher les deux murs en étendant les bras (au sens propre, je te jure!). Et comme les maisons génoises sont hautes, il y a des ruelles qui ne voient sûrement jamais le soleil, c’en est presque oppressant! Malgré celà, le vieux Gênes est une fourmilière de petits commerces: mini supermarchés, boucheries, coiffeurs, bars-tabacs… sérieux, ça grouille de vie! Il y a souvent des statues religieuses au coin des rues. Et pas trop de touristes, donc une réelle authenticité et une vraie immersion dans la vie génoise!

Gênes.
Gênes.

Il y a un contraste intéressant entre ce labyrinthe de voies étroites et de vastes espaces publics comme la Piazza de Ferrari et sa fontaine, cernée de banques et de sociétés d’assurances, ou encore autour du Palazzo Ducale (l’ancien palais des Doges de Gênes). L’édifice religieux principal est le duomo San Lorenzo, avec ses marbres polychromes. Mais Gênes, c’est aussi la cité des palais! Au 16ème siècle, les grandes familles génoises, grâce à leur monopole du commerce avec l’Amérique, ramènent un sacré paquet d’or qui finance des palais somptueux. Ceux-ci se concentrent surtout sur les Via Garibaldi, Cairoli et Balbi. Les “stars” sont les Palazzi Rosso, Bianco, Tursi ou Reale. Ils sont inscrits au patrimoine de l’Unesco depuis 2006.

Gênes: Piazza de Ferrari.
Gênes: Palazzo Ducale.
Gênes: duomo San Lorenzo.
Gênes.

Je profite d’une petite boulangerie pour grignoter une focaccia au fromage, une petite spécialité locale. C’est un peu un “hybride” entre le pain et la pizza, moi ça me rappelle plutôt les fougasses du sud de la France. Délicieux! Ah, et si tu aimes les “cale-faim” genre panini bien garnis, un bon plan:

Gran ristoro – Via di Sottoripa, 27.

Boccadasse.

Je vais m’éloigner un peu de Gênes, de 4km tout au plus; je longe la longue Via XX Settembre, avec ses arcades et ses innombrables boutiques, pour rejoindre la Piazza Vittoria et attraper un bus (pour info: ligne 31, toutes les 15 min) qui va me conduire en 20 minutes à Boccadasse, un ancien village de pêcheurs “format de poche”, super pittoresque avec sa petite plage de galets, ses petites ruelles et ses maisons colorées. En fait, Boccadasse, de par son aspect, est comme une petite “mise en bouche” en attente des villages des Cinque Terre! Bien que le temps soit superbe, il n’y a pas trop de monde aujourd’hui, mais en août, l’afflux touristique peut être délirant! Boccadasse se trouve à l’extrémité du Corso Italia, cette longue promenade de bord de mer qui rejoint Gênes. Si tu veux te faire un petit cornet, il y a un excellent glacier dans le village: Amedeo.

Boccadasse.
Boccadasse.
Boccadasse.

Retour à Gênes en soirée, voici enfin l’occasion, dans une discrète trattoria, de goûter à l’un des fleurons culinaires de Gênes: les pâtes au pesto! Je vais enfin découvrir cette célèbre sauce verte à base de basilic, d’huile, d’ail et de fromage râpé (en ai-je oublié?), le tout pilé dans un mortier. Pour moi ce soir, ce sera mélangé avec des streppe (un type de pâtes), ainsi qu’une demi-assiette de pansotti avec une sauce aux noix (des genres de gros raviolis aux légumes). Je suis définitivement fou de la cuisine italienne!!

Trattoria Alle due Torri – Salita del Prione, 53.

Streppe au pesto et pansotti sauce aux noix.

Parco nazionale delle Cinque Terre.

Riomaggiore.

Je quitte Gênes par le train le lendemain matin, pour partir vers l’est, à environ 80 km. Je vais te faire découvrir une petite région où même le terme “magnifique” devient un euphémisme, j’ai nommé: le Parco Nazionale delle Cinque Terre! Cette portion côtière de la mer Ligure comporte 5 petits villages (d’où le “Cinque”) posés là comme par magie, entre mer, falaises et montagne; tout cà au sein de paysages enchanteurs faits de vignes en terrasses ou de vergers de citronniers. C’est un parc national depuis 1999, et cet endroit unique fait partie du patrimoine de l’Unesco depuis 1997. Celà n’est pas surprenant!

Je fais un arrêt à Levanto, porte d’entrée ouest des Cinque Terre. À la gare, un bureau d’information bien fourni et diablement efficace permet d’acheter diverses “cartes”. La carte classique permet d’utiliser les minibus et de parcourir les sentiers de randonnée reliant les 5 villages. Ben oui… il y a des portions de sentiers à accès payant et quelques “points de contrôle”; mais pas de panique, c’est pas un poste-frontière russe non plus, et ce n’est pas si cher: de 1 à 3 jours, ça va de 7,50 à 14,50€! Et je vais même te confier un truc: j’ai jamais croisé le moindre “contrôleur” sur ce sentier… Les détails des prix ICI.

Une carte encore plus pratique est celle qui cumule les accès énoncés ci-dessus avec l’utilisation illimitée du train entre Levanto et La Spezia: de 1 à 3 jours, la carte coûte de 16€ à 41€. C’est celle à 41€ que j’ai achetée… mais j’ai dû insister, car il pleuvine encore ce matin (grrr), et le préposé hésitait vu que les sentiers sont fermés en cas de pluie. J’ai argumenté en disant qu’il ne pleuvrait pas forcément 3 jours sans discontinuer. Et je crois que Dieu a entendu mon argument!

Je poursuis donc mon trajet en train régional, il y a beaucoup de randonneurs parmi les passagers, un peu déconfits par la pluie aussi. En principe, le village de Monterosso est le “premier” arrêt des visiteurs des Cinque Terre; mais en bon anti-conformiste que je suis, c’est par le “dernier” village que je commencerai mon exploration. Après tout, personne n’a décrété dans quel sens il fallait attaquer la visite!

Je débarque donc à Riomaggiore. Un tunnel pédestre rejoint le village, mais j’ai envie de l’aborder par le haut, en grimpant la petite route sur quelque 500 m. Et je m’aperçois que venir en voiture pour visiter les Cinque Terre est la plus mauvaise idée possible!! C’est la croix et la bannière pour se garer, et les parkings payants sont excentrés et pas donnés. Alors ici, vive le train! J’aborde enfin la longue rue principale, bordée de bars, petits restos et petits commerces. Elle est en pente douce, entourée de hautes maisons et aboutit à un mini port de pêche et à la mer. Choc visuel. Les barques remontées sur la rampe du port, les petites ruelles, les maisons bariolées qui s’accrochent aux rochers face à la mer agitée (on dirait qu’elles ont peur de tomber!), c’est idyllique! C’est là qu’on voit que le village est en longueur et étroit, on serait presque tenté de rentrer les épaules pour s’y engager!

Je reviens à la gare par le petit tunnel d’environ 100m, il y a pas mal de monde sur le quai. Il ne pleut plus, des trouées de bleu apparaissent. J’ai une petite pensée pour les automobilistes qui devront remonter à pied toute la rue…

Riomaggiore.
Riomaggiore.

Manarola.

Trois petites minutes de train suffisent pour atteindre le village suivant, Manarola. Le quai de la petite gare est bien rempli, limite saturé, c’est plein de randonneurs, parfois en groupes, avec de gros sacs à dos et autres attirails. Moi je descends ici, mais il faut les voir s’engouffrer dans le train, ça rappelle le RER parisien aux heures de pointe!

Un long tunnel piétonnier, un peu sombre, conduit au village. Même disposition qu’à Riomaggiore avec la rue principale qui descend vers la mer, toutefois Manarola ne dévoile pas ses charmes tout de suite. Patience… car en arrivant au niveau de la mer et en avançant un peu sur le sentier côtier, on se retrouve face à un décor de carte postale: encerclé par les falaises et surplombé par des vignes en terrasses, Manarola s’étage sur son rocher, ça me fait un peu penser à une construction géante de Lego. Ajoutons à celà une mer bien houleuse, et l’ensemble prend même un côté sauvage presque intimidant.

Le haut du village n’est pas mal non plus, avec sa petite église et ses rues plus calmes; puis de ruelle en ruelle, on retrouve vite la mer, du haut d’une terrasse à flanc de falaise. Manarola me laisse de bons souvenirs!

Il est presque midi, et quand l’appétit va, tout va! Tu as compris où je veux en venir… Donc, je dégote un petit snack-bar sans prétention et m’offre une part de farinata au pesto, un genre de galette à base de farine de pois chiches, ça ressemble à une pizza en plus fin. Avec ceci, une petite assiette d’olives fourrées à la viande (surprenant), et un verre de vin blanc pétillant à la pression, on se sert soi-même au robinet d’un petit tonneau. Simple, bon, efficace!

Pan & Pumate – Via Antonio Discovolo, 210 (tout en haut de la rue principale).

Manarola.
Manarola.

Corniglia.

Reprenons notre “fil rouge” des villages des Cinque Terre, à savoir le train! Mon dieu, le monde qu’il y a!! Et moi qui pensais être plus peinard en septembre… ben voyons! Trois minutes plus tard (super courts, les trajets!), je découvre le troisième village, celui qui est “au milieu”: Corniglia. Celui-là se démarque franchement des autres, d’abord il n’a aucun accès direct à la mer, et il est perché tout en haut d’une haute falaise. Il ressemble plus à un village de montagne. Y accéder n’est pas une sinécure! A partir de la gare (au niveau de la mer), un long escalier de 400 marches attend les mollets des visiteurs, dont certains arrivent en haut plutôt “défraichis”, constatation faite (je revois encore ce jeune couple essouflé portant la poussette 2 places de leur progéniture)! Moi je me suis dis “y a sûrement pas que l’escalier pour accéder au village”, et partant un peu à l’aveugle j’ai trouvé une chouette alternative: en sortant de la gare, sur la droite, une petite route en pente douce, cernée de vignes et d’oliviers, permet de rallier le village sans forcer sur les gambettes. Un petit poil plus long (et encore! seulement 300 m!), mais moins exténuant, de plus on profite de belles échappées sur le vignoble et la mer en contrebas.

Alors, Corniglia? Le bourg est séparé en deux par la route, d’un côté une partie “haute” avec l’église et sa placette, et de l’autre, le lacis de ruelles bordées de petites boutiques et de maisons fleuries. Moins de touristes ici, il y avait d’ailleurs moins de foule à la gare, l’atmosphère est plus sereine, peut-être même plus authentique qu’à Manarola. Au bout du village, en surplomb de la falaise, je me délecte d’un super panorama sur la mer… et sur Manarola, là-bas au loin.

Je reviens à la gare en descendant (quand-même) le long escalier où je croise les “forçats” qui ont choisi de l’affronter. Mais toi, rien ne t’empêche de suivre mes pas et de prendre plutôt la petite route….

Corniglia.
Corniglia.
Manarola, au loin.

Vernazza.

Dernière étape “ferroviaire” de la journée, me voilà arrivé à Vernazza, le village le plus emblématique des Cinque Terre. En venant de la gare, sa beauté n’apparaît pas tout de suite quand on descend la rue principale avec ses commerces et restos (très semblable à celle de Manarola ou Riomaggiore). Mais une fois arrivé sur la petite place face à la mer et au petit port, je me retourne et le charme opère! Les maisons colorées, les vignes en terrasses en arrière-plan, l’église sur la gauche et la vieille tour défensive à droite en surplomb, le décor féérique est installé! Ce sera d’autant plus magique pour moi car Vernazza sera mon lieu de villégiature pour 3 nuits! Un petit hôtel encore abordable si on le compare à d’autres établissements plus huppés (ou snobs?); voilà mon bon plan:

Albergo Barbara – Piazza Marconi 30. https://www.albergobarbara.it/it/index.html

Les petites ruelles adjacentes qui grimpent et vont où elles veulent finissent parfois en cul-de-sac; elles sont bien calmes; les visiteurs préférant se cantonner aux boutiques de produits et autres boutiques d’en bas, pour s’y livrer aux achats compulsifs. Mais quelques-uns aiment bien monter jusqu’à la tour (“symbole” de Vernazza), un des vestiges du chateau Doria, du 11ème siècle. En haut du village, près de la gare, démarre le sentier. Cinq minutes suffisent pour avoir déjà une super vue plongeante sur le village, bâti sur une longue avancée rocheuse.

Et pourtant… Vernazza revient de loin! Le 25 octobre 2011 restera à jamais un jour noir pour les habitants, témoins de la plus terrible inondation que les Cinque Terre ait jamais connues. Cette coulée de boue apocalyptique fit même des victimes. La reconstruction durera 2 ans. Chapeau bas à la motivation et au courage des habitants! Je t’invite à visiter ce lien, et regarde la vidéo, c’est dantesque et effrayant! https://www.incinqueterre.com/fr/disaster-25-10-2011

Vernazza (* l’Albergo Barbara est le bâtiment aux volets verts qui “fait le coin” avec la maison couleur crème).
Vernazza.

La mer est bien agitée aujourd’hui, les vagues attaquent la jetée sans répit. La mer Ligurienne (* qui fait partie de la Méditerranée) n’est pas si placide que çà! Vaut mieux pas trop s’approcher! La soirée s’amorçe, je mange dans une petite trattoria tranquille en haut du village et je me délecte d’une spécialité locale, le tegame, un genre de “millefeuille” d’anchois, de tomates et de pommes-de-terre, accompagné d’un verre de vin blanc produit dans les Cinque Terre.

Alors quel village j’ai préféré? Pffou, j’ai trop d’images dans la tête aujourd’hui, je ne peux pas me prononcer. Et je n’ai pas encore vu Monterosso! Ce sera pour demain!

Vue depuis le sentier (en direction de Corniglia).
Vue depuis le sentier (en direction de Monterosso).
Regarde la force des vagues… et à la 56ème seconde dis “A vos souhaits” au gros malin qui éternue près de moi!!

Rapallo – Portofino – Santa Margherita Ligure.

J’ai encore un village des Cinque Terre à te montrer: Monterosso al Mare. Mais on y viendra plus tard dans la journée, car ce matin, je temmène un peu plus loin vers l’ouest. direction Rapallo, à 70km de Vernazza… avec un (petit) supplément tarifaire de train car je sors de la “zone de validité” de ma carte!

Je descend à Rapallo, une petite ville balnéaire en bord de mer Ligure. Elle est plutôt désertée par les touristes, ils ne font qu’y transiter pour filer vers Portofino. Ouais bon, c’est vrai, j’y vais aussi à Portofino, mais je vais quand-même me balader un peu dans Rapallo. Je découvre une charmante petite ville, avec ses petites rues piétonnes, ses églises, et surtout son chateau du 16ème siècle, qui s’avance dans la mer, on dirait un navire de pierre prêt à larguer les amarres! Qui plus est, Rapallo possède une très belle promenade de bord de mer, large et aérée, on pourrait presque se croire sur la Promenade des Anglais à Nice! Et comme il fait super beau aujourd’hui…

Rapallo.
Rapallo.

C’est par bateau que je vais rejoindre Portofino, avec un trajet de 30 minutes pour 9€ l’aller-simple. Pourquoi je prends un aller-simple? A priori, les retours d’après-midi ne se feront sans doute pas à cause de la mer qu’on annonce houleuse. Donc pour revenir sur Rapallo, j’improviserai.

Cette petite balade en bateau permet d’avoir une vue différente de la côte, et je dois dire que l’arrivée à Portofino par la mer est sensationnelle! On admire d’abord les villas de bord de mer, avant d’apercevoir l’église et le chateau; puis c’est l’entrée dans l’anse du petit port de plaisance, avec ses petits voiliers qui dansent au gré des vagues et ses maisons colorées qui l’entourent. Un vrai décor de carte postale!

Portofino est un petit village, mais il est souvent appelé “le Saint-Tropez de l’Italie du Nord”. C’est peut-être un peu exagéré: oui il y a du monde, oui on trouve quelques boutiques de luxe et des gens un peu snobinards. Mais le port, même s’il accueille parfois des yachts, ne peut se comparer à l’étalage de richesse ostentatoire du port de Saint-Trop’ avec ses bateaux au luxe clinquant alignés au garde-à-vous! Le village n’est pas étendu, quelques ruelles autour de l’église, c’est tout. Assez calme, vu que les visiteurs préfèrent se concentrer sur le port! Mais voilà un petit sentier qui monte, il rejoint la jolie chiesa San Giorgio d’où la vue sur la mer et le village est de toute beauté. Un autre sentier, plus long, passe près du Castello Brown (du nom d’un consul anglais du 19ème siècle), puis serpente entre les arbres pour arriver au phare, qui offre une fois de plus une vue sur la mer qui redonnerait le sourire aux plus dépressifs.

Pour casser la graine, les terrasses du port ne sont pas “données”; j’ai mangé des pizzas moins chères à Milan! Enfin, c’est pas pour une fois… Et attention si tu loues une voiture, car les prix du parking, je t’en parle même pas…

Portofino.
Portofino.

Fallait s’y attendre: pas de bateau retour! Je vais donc prendre un bus pour revenir vers Rapallo. Voilà mon bus qui passe par Santa Margherita Ligure; soudainement je me rappelle que cette petite ville est l’arrêt de train juste avant Rapallo. Sur un coup de tête (teinté de curiosité aussi), j’appuie sur la sonnette, je descends ici, je trouverai bien la gare par après! J’ai bien fait, j’ai découvert une joie petite station balnéaire avec son port de plaisance, sa petite plage et son ancien chateau. Je trouve la gare facilement, et reprend le train jusqu’à Monterosso al Mare.

Santa Margherita Ligure.

Monterosso al Mare – retour à Vernazza par le sentier “Azzuro”.

Me voici arrivé à Monterosso al Mare, le premier village (ou dernier, selon le sens emprunté) des Cinque Terre! Le trajet à pied de la gare vers le village est superbe: pas de tunnel ici, mais un petit chemin qui longe la mer au plus près. Et au détour du chemin d’accès, surprise! Voilà que s’étale la plage de Monterosso, la seule du territoire des Cinque Terre. Mais il est dommage que le pont du chemin de fer passe juste derrière.

Monterosso n’a pas le même look que ses quatre confrères des Cinque Terre. Lui, il n’a pas l’air de dégringoler d’un promontoire rocheux, ses maisons ne sont pas collées les unes aux autres et les rues sont plus larges que les venelles de Corniglia ou Vernazza! Ce qui fait dire de lui qu’il manque de charme par rapport aux autres. Même si son aspect est certes moins spectaculaire, il n’en est pas moche pour autant, oh non! Je lui trouve même un côté plus authentique, le déferlement touristique m’a paru moins dense, les boutiques de souvenirs n’étouffent pas les rues et on peut encore ressentir une vraie “vie de village”.

J’avais parlé récemment des vergers de citronniers qu’on peut trouver dans la région, et il y en a pas mal autour de Monterosso (ça me rappelle Menton, où j’étais passé en 2010). C’est avec ces agrumes qu’on fabrique une liqueur de citron appelée limoncino; c’est un peu le “cousin du nord” du limoncello de la région de Sorrente. Je ne pouvais pas quitter Monterosso sans y avoir goûté. Bien frais, oh oui… c’est çà la Dolce Vita italienne!! 🍋🍋

Le citron vert, par contre, n’est pas un citron cueilli avant qu’il soit mûr. C’est un agrume différent: la lime, fruit du limettier, et qui est aussi plus acide que le citron!

Monterosso al Mare.
Monterosso al Mare.

“Après l’effort, le réconfort”, dit l’adage. Mais rien n’interdit de faire l’inverse! Pour rentrer à Vernazza, ce sera à pied par le sentier! Le célèbre sentier Azzuro relie entre eux les cinq villages; je vais parcourir la portion de 3,5 km entre Monterosso et Vernazza. En avant! Au début, ça grimpe sec, il y a pas mal de séries d’escaliers, et en me retournant je ne pensais pas avoir déjà avalé une telle dénivelée, quand je contemple ce panorama grandiose sur Monterosso! Puis, à travers les vignes en pente, le sentier se rétrécit et il faut parfois se mettre de côté pour laisser passer les randonneurs venant de l’autre direction. Je vois que certains ne sont pas habitués à l’exercice, et quand tu leur cèdes le passage, une fois sur deux tu n’as même pas un merçi (ou thanks you ou grazie, ce que tu veux). A un moment, je dis à un gars qu’un p’tit merçi ça ne coûte rien; il ne se retourne même pas. Je ne demande pas de courbettes, mais juste même un signe de tête pour montrer qu’il y a une “connexion”, ce serait bien… Tu vois, c’est çà un exemple de différence entre un touriste et un voyageur…

Sur le parcours, un petit producteur propose aux marcheurs des petits gobelets en plastique avec du limoncino (2 ou 3€, quelque chose comme çà); le gars a trouvé le bon plan, semble-t-il… Allez, un p’tit verre vite fait, pourquoi pas, y a pas de mal! Plus loin, le sentier arrêter sa grimpette, et j’évolue maintenant dans un paysage plus boisé au milieu des pins maritimes, des chênes et des genêts. Je longe au plus près le haut des falaises sur lesquelles se brise la mer scintillante 100 m plus bas. De temps en temps, le paysage se dégage, j’aperçois une ferme entourée de citronniers et d’oliviers.

Le sentier amorce sa descente, Vernazza se rapproche. Je longe à nouveau les vignes, quelquefois traversées par un étrange rail unique qui grimpe et serpente. Ce sont des mini wagons à crémaillère, utilisés par les viticulteurs pour transporter leur matériel. Conception ingénieuse et hardie!

Sentier Azzuro Monterosso Vernazza.
Sentier Azzuro Monterosso → Vernazza.

Enfin, voilà Vernazza qui se dévoile en contrebas, dans sa perspective sans doute la plus célèbre. L’ultime descente se fait via des marches (parfois un peu traîtres!) jusqu’à l’entrée du village, à deux pas de l’église. Joli parcours ma foi, je l’ai fait en 1H20. Allez, une petite récompense, je m’offre sur la Piazza un petit verre de Sciacchetrà, un vin blanc local liquoreux assez costaud (environ 18°), mais savouré bien frais, à petites gorgées… Que du bonheur!

En soirée, je monte sur le sentier en surplomb du village, pour contempler le coucher du soleil sur Vernazza; apparemment c’est un “spot” apprécié des photographes qui se donnent rendez-vous ici. Comme je les comprends! Je mange léger (un bon panino et une bière) puis je me perds en rêveries face à la mer, jusqu’à la nuit tombée…

BILAN: Si Stéphane Bern me demandait quel est mon “village préféré des Cinque Terre”… Honnêtement, ils ont chacun leur petit atout de charme: Riomaggiore, son étroitesse; Manarola et Vernazza, leur aspect simplement par leque la magie opère; Corniglia, préférant la montagne à la mer; et Monterosso, plus secrète peut-être… Un choix? Je dirais sans doute Vernazza, avec un poil d’avance sur Manarola. Mais c’est peut-être parce que j’y ai passé 3 nuits?

Porto Venere.

Le ciel est bien gris ce matin, et la mer est plus houleuse qu’hier. J’aimerais rejoindre Porto Venere par bateau, en principe il existe une liaison journalière qui longe les Cinque Terre, mais j’ai un sale pressentiment. En attendant, petit-déj’ en terrasse d’un petit bar sur la piazza… avec le chat de la gérante sur mes genoux! Un petit bout de croissant? Hé, il a l’air d’aimer… Mais je peux pas t’emmener avec moi, vieux, désolé.

Voilà qu’il commence à pleuvoir, aïe ça va pas recommencer comme samedi à Turin! Il faut que je sache pour le bateau (qui part à 10h30), je contacte la compagnie… et mes doutes se concrétisent: “no batelli oggi, mare mosso”, traduction: pas de bateaux aujourd’hui car la mer est agitée! Tant pis! Avec le recul, ces petites galères ont l’avantage de développer l’esprit d’improvisation. Petit temps de réflexion… c’est bon j’ai mon plan B!! suis-moi, on va prendre le train jusqu’à La Spezia (ma carte est valide jusque là), et sur place, je vais me débrouiller pour rallier Porto Venere, il y a certainement de bus qui vont jusque-là! Justement, on vend des tickets de bus au bar-tabac de la gare, je m’informe, il y a une ligne de bus qui y va. Bingo! C’est le bus P qui m’amènera à bon port en 30 minutes (il a fallu demander par 2 fois pour trouver le bon arrêt!). Fais gaffe, il ne démarre pas de la gare même…

Nous y voilà! Porto Venere (ou Portovenere, en un mot, ça marche aussi!). La pluie se calme, mais le vent souffle méchant. J’ai déjà une belle vue d’ensemble sur ce beau village de Porto Venere. Je retrouve ce patchwork de coloris sur les façades des maisons, mais contrairement aux Cinque Terre, où elles se blotissent les unes contre les autres sur les rochers, ici elles sont alignées face à la mer et l’île de Palmaria, on les croirait au garde-à-vous pour un passage en revue! Mais ça fait un bel effet. Il est souvent appelé le “sixième village” des Cinque Terre. Oui mais alors quoi, on devrait dire Sei Terre…? 🤔

Porto Venere.
Porto venere.

Deux longues ruelles s’étirent dans le village, avec plein de petits commerces, bars et restos. Pas trop de monde, la météo a refroidi les ardeurs des visiteurs. Au-delà du village s’étirent d’anciennes fortifications, avec tout au bout la chiesa San Pietro rayée de noir et blanc. Le décor est assez austère, je dois dire, surtout avec ce temps venteux, c’est moins “riant” qu’à Portofino (moins huppé aussi, tant mieux). Mais quel tableau ça donne! Et tu vois sur les photos que la mer est en super forme! Avant l’église San Pietro, une grotte, la Grotta Byron (du nom d’un poète britannique), offre une vue d’anthologie sur la mer. C’est pas pour rien que le coin s’appelle “Golfo dei Poeti” (Golfe des Poètes). Il y a aussi la chiesa San Lorenzo qui a fière allure et domine le village, ainsi que le Castello Doria, encore plus haut. Pour m’en approcher, je t’assure que j’étais plié en deux à cause du vent très violent (pas loin de 70-80 km/h selon les prévisions!). J’ai été bien inspiré de prendre mon coupe-vent…

Porto Venere.

Repas de midi léger dans un petit bar: des pâtes au pesto dans un grand gobelet de carton (chouette concept), une focaccia aux anchois et une bière. Malgré le temps maussade, j’ai bien aimé Porto Venere, ce presque-village des Cinque Terre! Retour en bus, puis en train jusque Vernazza. Il ne pleut plus, mais le vent, lui, a décidé de continuer la fiesta. La violence des vagues sur la jetée de Vernazza attire même quelques téméraires (ou cons?) qui se retirent à la dernière seconde… ou trop tard, se retrouvant bien arrosés! Dernière nuit à Vernazza, la fin du voyage est-elle déjà si proche?


C’est le jour du retour. Au moment de quitter Vernazza, l’église se met à sonner les 8 heures; mon côté rêveur se plaît à penser que ce sont les Cinque Terre qui me disent au revoir. Retour sur Gênes, d’où je prendrai l’avion qui me ramènera à Paris, puis un petit trajet en train Thalys jusque Bruxelles et retour-maison! À propos, fais gaffe à Gênes, bien qu’il y ait une gare “Genova Sestri Ponente – aeroporto”, ce n’est pas pour çà que tu entreras dans le hall des départs 5 minutes plus tard! En réalité, la gare est à 2 km de l’aéroport! Il faut prendre un des petits bus-navettes pour s’y rendre, l’arrêt est à 50 m de la gare!

LE “DEBRIEF” DU VOYAGE:

Ce deuxième voyage en Italie, plus court que le premier, certes, mais tout aussi passionnant et intense, était un régal du début à la fin! Turin et Gênes gagnent vraiment à être explorées, et les villages des Cinque Terre sont d’une splendeur renversante, avec pour décor ces falaises escarpées en bord de mer et ces cultures en terrasses. Portofino et Portovenere ne sont pas en reste. Et en plus… c’est pas si loin!

“Cinq, le nombre de chemins qui m’ont amené à toi. Cinq, le nombre de sentiers qui me parlent de toi: Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola, Riomaggiore. Cinqe Terre, terres de mille peines. Cinq, le nombre de papillons qui vivent en moi”.
Je n’ai pas pu retrouver de qui était cette citation. si jamais toi tu sais…
  • • Turin: ses coins secrets, sa Piazza Castello, son extraordinaire Musée de l’Automobile…
  • • Gênes: sa vieille ville, ses palais, ses ascenseurs et funiculaires… et sa cuisine (aah, les pâtes au pesto!).
  • • Les villages des Cinque Terre, ces cinq pépites posées en équilibre au bord de la mer (excepté Corniglia, un peu en retrait de la mer, ce qui n’enlève rien à son charme!).
  • • Boccadasse, Portofino, Porto Venere, 3 autres petites beautés qui n’auraient pas dépareillé au sein des Cinque Terre!
  • • C’est dommage qu’à Gênes, un tronçon surélevé de voie rapide passe entre le port et la vieille ville, gâchant ainsi la perspective. Un an, plus tard, destin funeste: tout le monde se souvient de l’effondrement partiel du pont Morandi…
  • • Même en septembre, les randonneurs sont trrèès nombreux dans les Cinque Terre; il suffit de voir les quais des petites gares pour s’en faire une idée (ça m’a rappelé un docu sur le métro de Tokyo avec ses agents qui poussent les usagers pour faire entrer tout le monde!). Victimes de leur succès, les Cinque Terre?
  • • Dites, les super-méga-randonneurs des sentiers des Cinque Terre… quand on a la courtoisie de s’effacer pour vous laissser passer, ça vous ferait mal, un infime geste de gratitude?

4 réflexions sur “Turin, Gênes et Cinque Terre – 2017.”

  1. Merçi beaucoup, pour moi l’Italie est définitivement ancrée dans mon coeur. Surtout que les Cinque Terre sont finalement si proches du sud de la France! Et… il n’est jamais trop tard pour réaliser de nouveaux voyages. “Il ne faut pas rêver sa vie, mais vivre ses rêves”!

Retour en haut
%d blogueurs aiment cette page :