Et le périple continue! La deuxième partie du voyage nous avait conduit entre autres à Venise et Florence, la “porte d’entrée” de la Toscane. C’est justement à la découverte de cette fabuleuse région, entre cyprès, vignobles et petits villages de rêve que je t’emmène. On va se régaler (au propre comme au figuré)! Andiamo!


Lucca.
Ce matin, direction l’aéroport de Florence, grâce à une efficace ligne de bus qui fait le trajet en 20 minutes à partir de la gare (6€ le trajet). Je ne prends pas l’avion, c’est ma voiture de location que je viens chercher. Je me suis concocté un p’tit circuit en Toscane à ma façon, je crois que ça va te plaire!
Je quitte Florence pour aller vers l’ouest, mais contrairement aux touristes “short-casquette” je ne fonce pas tête baissée vers Pise et sa tour (on y viendra, mais chaque chose en son temps). Bref, après 80 km pour un trajet d’une heure, je m’arrête à Lucca (Lucques en français), une belle petite ville fortifiée entourée de 4 km de puissants remparts, ceux-ci jalonnés de grosses tours en briques. Datant du 16ème siècle, ils sont vachement bien conservés et feraient pâlir Vauban de jalousie! 150 ans de boulot, quand-même! Ils sont cernés par un boulevard circulaire et on peut se balader sur l’agréable chemin de ronde planté d’arbres. Il est facile de se garer, et la cité est épargnée par la cohue touristique; comme je disais, Pise n’est qu’à 20km, alors les visiteurs font souvent l’impasse sur Lucca! Et pourtant, elle en a des atouts!




Le truc chouette, c’est que le centre historique est piétonnier. J’entre en ville par une majestueuse porte fortifiée, à côté d’un tout petit canal, et j’arrive sur la très belle (et calme) Piazza San Martino, où se trouve la cathédrale! Bon, c’est pas Florence ni Milan, mais sa façade de marbre et son campanile lui donnent une touche d’élégance. Sur un des piliers du portique de la façade, est gravé un labyrinthe d’environ 50 cm représente. Les fidèles en suivaient le parcours du doigt. Un truc bizarre quand on regarde l’édifice: une arcade est plus petite que les deux autres! Il paraît que c’est l’architecte qui se serait gouré dans ses plans et aurait “buté” contre le campanile! L’histoire ne dit pas s’il rajoutait quelque chose dans son café au p’tit-déj…









Elle est bien agréable, cette petite ville, et qu’est-ce qu’il y a comme églises! Pas trop de monde, les rues piétonnes étroites et les placettes lui donnent un petit cacher médiéval pas désagréable. Voici maintenant l’épicentre de Lucca, la Piazza San Michele, où se dresse la chiesa San Michele in Foro. Excellent point de chute, dans un modeste petit bar, pour casser la graine: alors… un petit panino, je le prends au gorgonzola et au miel. Le gorgonzola, c’est un peu le cousin italien du roquefort.
Tana del Boia – Piazza San Michele, 27.
En parlant de panino, tu sais que le pain toscan est sans sel? Celà remonte au Moyen Age, quand les paysans n’acceptaient pas de payer une taxe sur le sel; alors plus de sel dans la fabrication du pain! Mais à vrai dire, ce n’est pas plus mauvais!










Encore un mot sur la curieuse Piazza dell’Anfiteatro, de forme ovale car construite sur l’emplacement d’anciennes arènes romaines du 2ème Siècle av. J.-C.



Carrare – Colonnata – Viareggio.
Plutôt que de continuer vers le sud, je pars vers le nord de la Toscane, moins couru des touristes. Par les petites routes, souvent bordées d’arbres, c’est vraiment agréable d’évoluer dans ces paysages bucoliques alternant collines boisées, parcelles de vignes et petits villages.
Dans l’après-midi, j’arrive à Carrare (Carrara). C’est une jolie petite ville, peut-être un peu assoupie, avec un petit centre ancien bien sympa. La Piazza Alberica, avec sa “Fontaine du Lion”, est bordée de maisons colorées, et la cathédrale est entièrement bâtie en marbre blanc. Le marbre, Carrare… je pense que ça a dû te faire “tilt”, non? Le marbre de Carrare est reconnu mondialement pour sa qualité inégalée, et a servi à l’édification d’innombrables églises et bâtiments, surtout en Toscane. Dans la ville, on peut visiter des ateliers de sculpture sur marbre.






Au-delà de Carrare, au loin, commencent les Alpes Apuanes; tu vois les cimes des montagnes recouverts de blanc? Des neiges éternelles? Perdu (non, pas de gage…)! C’est de la poussière de marbre, provenant des carrières à ciel ouvert qui se situent tout là-haut. Tiens, ça tombe bien, c’est là-bas que je vais! J’emprunte une petite route de montagne qui grimpe, à travers un saisissant paysage de montagnes dont les parois mises à nu dévoilent le blanc éclatant du marbre. J’atteins la Cava Fantiscritti, une importante carrière de marbre qui organise d’intéressantes visites guidées. La piste en sens unique (heureusement!) traverse un long et inquiétant tunnel, avant de déboucher sur un vieux pont. Au loin, les engins de chantier ressemblent à des jouets.
La visite se fait à bord d’un robuste 4X4 Land-Rover, qui grimpe à l’assaut d’une piste aux virages serrés et à forte déclivité. Gilet fluo et casque de chantier obligatoires! La taille des blocs de marbre est aussi impressionnante que la vue qu’on a de là-haut! La mer scintille au loin, et on devine dans le lointain les premiers reliefs montagneux de la Ligurie, région voisine de la Toscane.









Quelques km plus loin, voici un petit village de montagne qui n’a l’air de rien, et qui pourtant fait accourir les gourmands. C’est ici, à Colonnata, qu’est fabriqué et affiné le fameux lard blanc, au parfum et à la saveur uniques. Son secret? Il est affiné dans des vasques de marbre, par couches, avec du sel, des épices et des herbes aromatiques (romarin,ail…). Ces vasques sont ensuite refermées, afin que le lard s’affine pendant 6 mois. On peut en acheter, et même le déguster sur un bout de pain gratuitement. Expérience gustative mémorable, approuvée à 100%!





Ce soir je me pose à Viareggio, une petite station balnéaire le long de la mer Ligure. Pas trop huppée, elle est plutôt populaire, en effet elle attire pas mal de toscans et d’italiens le week-end. Il y a même un petit côté désuet avec ses maisons à façade Art Nouveau du 19ème siècle. Elle dispose d’une longue plage de sable, mais c’est bien dommage qu’une grande partie soit privée! Un bien moche alignement de transats et parasols! Pour trouver une plage libre, il faut aller plus au sud, traverser le canal et passer par la zone des chantiers navals (le soir ça peut être assez glauque comme atmosphère). Mais la promenade de bord de mer, avec ses petites restos et pizzerias, est chouette à faire et on peut manger pour pas cher!






Pise.
Je quitte Viareggio ce matin pour me rendre à 20km, pour visiter une ville emblématique de la Toscane. Son nom est connu du monde entier, nom auquel on associe une certaine tour, qui a le toupet de se tenir de travers: PISE!
Hé oui, c’est cette tour penchée qui a fait la légende “touristique” de Pise (Pisa)… et un peu son malheur. Les groupes en autocars s’arrêtent 1 ou 2H maxi, on fait coucou à la Tour, petite photo où on fait semblant de la retenir pour pas qu’elle tombe (euh, faites gaffe à vos lombaires, elle pèse 14.000 tonnes…), et puis bye bye Pise! tout çà sans avoir vu la ville elle-même. Mais tu te doutes que je vais aussi te montrer une autre Pise, méconnue!
Un bon tuyau pour se garer: il y a un grand parking gratuit au nord-est de la ville, ensuite le centre est à 20 minutes de marche. Il faut dire aussi que Pise est entourée de remparts! Ils ceinturent le centre historique. Et j’arrive enfin sur la Piazza dei Miracoli (Place des Miracles), le point névralgique touristique! Les premiers touristes affluent déjà, les vendeurs de bimbeloteries aussi (😡 je HAIS les perches à selfies!!). La Piazza regroupe en fait plusieurs monuments. Le duomo (cathédrale), édifice magnifiquement paré de marbre, impressionne par ses dimensions et son intérieur avec ses colonnes de granit. Face à elle, le baptistère, qui ne fait pas non plus dans la modestie avec son dôme de 55m de haut! D’ailleurs, c’est le plus grand baptistère d’Italie. L’intérieur est presque vide, il en résulte une acoustique exceptionnelle. Sur les flancs de la Piazza, le Camposanto est un cimetière monumental, composé d’un immense cloître tout en longueur avec de hautes fenêtres gothiques.
Mais le monument qui vole la vedette aux autres, c’est bien elle, la tour penchée, qui en réalité est le campanile de la cathédrale! Haute de 56m, son inclinaison viendrait de la nature meuble du sol, ayant provoqué un affaissement, et de la plaine alluviale sur laquelle elle repose. L’Arno (le cours d’eau qui traverse Florence) passe aussi par Pise! Dans les années 1990, elle a subi une importante rénovation en vue de la stabiliser. Il paraît même que peu à peu elle se redresse d’elle-même!
Tu trouves pas qu’elle ressemble un peu à un téléscope géant? Les touristes s’en donnent à coeur joie pour faire semblant de la soutenir, c’est parfois un peu con mais chacun son truc, ils font rien de mal. Ils sont devenu une “attraction” en eux-mêmes! Maintenant, si la tour se redresse vraiment, ils vont faire quoi? Faire semblant de la pousser pour qu’elle repenche, peut-être… On peut grimper à son sommet, en déboursant…18€ quand-même, c’est pas donné car la vue de là-haut n’est pas si terrible (excepté sur la Piazza). La montée et la descente sont assez marrantes car elles suivent l’inclinaison de l’édifice. Y en a certains qui n’étaient pas à l’aise!















Et maintenant, allons faire un tour dans la ville de Pise, qui est trop souvent occultée des visiteurs. L’Arno coupe la ville en deux et décrit une courbe élégante, bordé par de beaux immeubles jaunes à volets verts. La vaste Piazza dei Cavalieri est le centre de la vie estudiantine, en effet c’est ici que siège la Scuola Normale Superiore, l’université de Pise. Des petites rues piétonnes, des façades colorées, des placettes à arcades… voilà ce que ne voient pas la plupart des touristes qui se cantonnent seulement à la Piazza dei Miracoli!










Livourne.
Je pensais d’abord me diriger vers l’intérieur de la région vers l’est, mais j’ai changé d’idée avec un petit crochet de 25km pour voir la ville portuaire de Livourne (Livorno). Cet actif port de commerce est aussi le point de départ (ou d’arrivée) des ferries pour la Corse et la Sardaigne.
Livourne n’est pas vilaine du tout, bien qu’elle ne possède pas de monuments majestueux comme Florence. Il faut dire qu’elle fut détruite à 90% lors de la Seconde Guerre Mondiale, et que sa reconstruction s’est orientée vers les aspects d’une ville moderne. Celà me fait penser au Havre, en Normandie, qui a connu plus ou moins la même histoire.
La Piazza della Republica est immense, avec ses deux statues, une à chaque extrémité. L’imposante Fortezza Nuova se trouve à côté; construite en briques rouges et en forme de pentagone, elle date du 17ème siècle. Elle est entourée d’eau et on y accède par un pont-levis. elle n’a jamais vraiment servi, et depuis les années 1960 c’est un jardin public. Bonne initiative!
La vieille ville de Livourne est sympa, avec ses petits canaux qui lui donnent parfois un lointain air de Venise. Je trouve qu’elle n’est pas assez appréciée à sa juste valeur, les touristes préférant se ruer vers les embarcadères des ferries. Enfin bon… Tiens, il existe une autre forteresse, la Fortezza Vecchia, qui se situe près du port maritime. Elle a de l’allure, avec ses douves où s’alignent des petits voiliers, mais elle est pas mal délabrée, c’est dommage.










Volterra.
Je pars vers l’est, à 70km de Livourne. Après une longue et ennuyeuse portion de voie rapide, je sillonne les petites routes de la Toscane rurale. Le paysage change, devient plus verdoyants et dégagé; les collines ondulent et se couvrent de champs de blé, de prairies et d’oliviers. Les cyprès, emblématiques de la région, font leur apparition.
Je me rapproche de ma destination. Au détour d’un virage, je tombe sur un bâtiment apparemment à l’abandon. C’est la Badia Camaldolese, une ancienne abbaye abandonnée au siècle dernier, car bâtie près de falaises sablonneuses très friables, appelées ici les Balze. Au fil du temps, tout celà s’est érodé dangereusement et on peut supposer qu’un jour, ce vénérable édifice monastique fasse le grand plongeon! Quelques temps après, je longe enfin les solides murailles de Volterra. Pour se garer, un bon plan: oui, il y a bien un vaste parking mais il est payant! En passant outre et en descendant encore sur 300m, on en trouve un gratuit! Un long escalier de pierre permet de rallier la vieille ville.
Volterra, c’est une petite ville touristique, certes, mais au moins elle n’est pas encore défigurée par des boutiques de souvenirs et des terrasses invasives. Il n’y a pas trop de foule, et c’est un plaisir que de parcourir les ruelles qui montent et descendent (car Volterra est perchée sur une colline). Cette ville est un vrai “puzzle” historique: d’origine étrusque (un fantastique musée d’archéologie étrusque à découvrir!), puis romaine (le théâtre romain, bien conservé, et les ruines des thermes), son aspect actuel est plutôt médiéval. Son épicentre est la Piazza dei Priori, entourée de palais du 14ème siècle. Je n’ai pas d’adjectifs pour décrire la beauté, l’homogénéité de cette place, une des plus belles de Toscane, c’est dit! Tout près, le duomo de style roman tient compagnie au baptistère. C’est très courant, les baptistères, en Toscane! Quoi d’autre? Ah oui, il y a aussi un “musée de la torture”… mais il y en a 5 en Toscane, exactement identiques. Je n’ai pas visité… enfin chacun fait ce qu’il veut.




















Je suis franchement content de m’être arrêté à Volterra. La soirée se profile, je ne dormirai pas à Volterra, mais en plein milieu de la campagne environnante, dans un paysage ondoyant de champs de blé et de parcelles d’oliviers, où la notion de surface plane semble être abolie. Je passe la nuit dans un agriturismo isolé; c’est l’équivalent des “vacances à la ferme”, souvent une exploitation agricole, encore en activité. La ferme ( en italien: fattoria) est au bout d’une piste chaotique, bordée de cyprès et entourée de champs et de pâtures. Les moissons vont bon train, des champs sont déjà coupés. Face à moi, Volterra, les falaises “Balze” et l’abbaye. Les moutons de la ferme paissent en contrebas, je m’approche pour les voir. Voilà que j’entends de gros aboiements, et que je sache ce n’est pas le cri du mouton! En fait, ce sont deux gros “patous”, tu sais les gros chiens bergers des Pyrénées qui s’intègrent au troupeau et le défendent. Bon, vaut mieux s’éloigner calmement. N’empêche c’est bizarre de trouver cette race de chien sous un climat aussi chaud! L’endroit où j’ai donc passé la nuit, c’est ici.






Colle di Val d’Elsa – San Gimignano – Monteriggioni.
Départ matinal, à travers ces superbes paysages vallonnés où les vignes alternent avec champs et prairies, c’est bucolique à souhait! Sur la route, je fais une courte halte à Colle di Val d’Elsa, une ville en deux partie: la Ville Basse, sans grand intérêt, et la Ville Haute, qui a davantage de gueule, ayant gardé tout son aspect médiéval avec ses fortifications, ses hautes maisons anciennes et son Duomo. Colle di Val d’Elsa est connue comme la “ville du cristal”, en effet elle en assure environ 15% de la production mondiale (pas mal pour une ville de taille aussi modeste). Il y a un excellent musée qui est consacré à cette industrie.










Située 10km au nord, San Gimignano apparaît sur son promontoire. Cette cité fortifiée est incontournable lors d’une visite de la Toscane! Volterra m’avait séduit. En sera-t-il de même pour San Gimignano? C’est ce que nous allons voir… La route contourne la cité, avec un grand parking payant (encore!) en contrebas. Je me suis garé gratos 500m plus loin, moyennant 10 petites minutes de marche. Mais j’ai déjà aperçu trois autocars de tourisme…aïe j’aime pas trop çà! J’entre dans la cité par une porte fortifiée. Oui, il y a plus de monde qu’à Volterra, mais ce n’est pas la grande cohue, c’est encore supportable.
On va pas se mentir, c’est une ville extraordinaire de beauté, qui a su garder intact son aspect médiéval et défensif avec ses puissants remparts et ses tours crénelées. Ce qui étonne le visiteur, c’est le nombre de tours qui se dressent au sein de la ville! Il y en a encore 14 debout, et comme à Bologne, elles symbolisaient la puissance des familles nobles du coin, c’était à celle qui construisait le plus haut! Mais on est loin des presque 100m de la tour Asinelli de Bologne! Ici la plus élevée atteint 54m.
La rue principale est un défilé de boutiques de céramiques, souvenirs, spécialités toscanes… Le côté médiéval en est quelque peu dénaturé, dommage. Sinon, il faut s’égarer dans le lacis d’anciennes ruelles, où parfois du linge sèche encore aux fenêtres. La Piazza del Duomo est sublime, avec ses deux tours et la cathédrale, et il suffit de quelques pas pour rejoindre l’autre place fétiche de “San Gimi”, la Piazza della Cisterna avec son puits au milieu, entourée de fiers palais et de tours. On pourrait se croire en plein milieu d’un film de cape et épée! Mais je pense qu’à cette époque, il n’y avait pas autant de glaciers! Par contre, il y a un très bon p’tit vin blanc local, le Vernaccia (goûté et approuvé!).
Bon alors, le verdict? Même si c’est moins calme qu’à Volterra, il est impossible de ne rien ressentir devant un telle merveille architecturale! J’approuve sans réserve, elles sont fabuleuses, ces cités toscanes!


















Il est temps de quitter San Gimignano pour continuer ma route plein sud, pour un long trajet vers la Maremme, dans le sud de la Toscane. Je remonterai ensuite vers le Val d’Orcia et Sienne. Je pensais tracer la route d’une traite, mais… voici qu’avant Sienne, mon regard est attiré au loin par un drôle d’enceinte fortifiée avec des tours. Je quitte la voie rapide et je découvre le tout petit village de Monteriggioni. C’est un peu irréel de voir un bourg si modeste encerclé par des remparts ausi massifs et si bien conservés, ponctués par 14 tours! Et il y a même un chemin de ronde! Dans l’enceinte, deux rues, pas plus, une église “format de poche”, quelques bars et boutiques. C’est tout. Monteriggioni est très peu fréquenté par les touristes, le hasard a bien fait les choses il a accroché mon regard. Sans quoi je serais sûrement passé outre. Un coup de coeur!








La “région du tuf”: Sorano – Pitigliano – Sovana.
Comme je l’évoquais plus haut, je vais rallier maintenant l’extrême sud de la Toscane, dans un territoire appelé la Maremme. A 20km à peine, commence la région du Latium. Je rattrape vite les petites routes, à travers les collines qui se font de plus en plus boisées, avec de temps en temps de belles échappées s’offrent sur la campagne plus bas. J’entre à présent dans la “région du tuf” (en italien Area del Tufo), une zone caractérisée par la présence de tuf volcanique, un matériau tendre et friable qui pourtant fut utilisé par les étrusques et les romains dans la construction de bâtiments. Par exemple, en France, dans la région de Tours, il y a encore pas mal d’habitations troglodytiques creusés dans ce matériau.
L’arrivée à Sorano est pittoresque et ne manque pas de panache: la route sinueuse passe entre deux parois de tuf, et soudain, dans un virage, surgit enfin le village, perché sur son éperon rocheux et entouré de collines verdoyantes. C’est le premier des trois “villages de tuf” du coin. Les voitures n’entrent pas à l’intérieur du bourg, dieu merci, et il y a très peu de monde. La zone n’est pas encore trop gangrénée par le tourisme! Je prends deux fois plus de plaisir à errer de ruelle en passage voûté, à descendre et remonter des tas d’escaliers… Et les sculptures en tuf autour des portes des maisons, ça donne un de ces styles!









Cette région tout au sud de la Toscane, moins fréquentée par les touristes, me rappelle parfois l’Alentejo portugais. Non pas par ses paysages, mais comment dire… par l’authenticité, la sérénité qui émane de cet endroit. C’est paisible. Pitigliano, à 13 km de Sorano, se dévoile de façon encore plus spectaculaire; il est étalé en longueur sur son promontoire rocheux, avec ses vieilles maisons qui semblent au garde-à-vous. Des anciennes habitations troglodytiques sont creusées dans les falaises de tuf. Un belvédère, à l’entrée de la cité, permet de profiter d’une vue démentielle!
C’est un moment magique que d’entrer dans Pitigliano: d’abord les premières arches de l’aqueduc, la massive citadelle fortifiée… Ensuite le village se divise en deux rues piétonnes, un peu plus fréquentées que Sorano. Pitigliano est clairement plus touristique, et on compte un nombre important de boutiques d’artisans divers. Mais il a aussi son lot de passages secrets, d’escaliers et de ruelles pentues qui vont où bon leur semble. Au milieu de ce charmant dédale trônent le duomo et la chiesa Santa Maria.








