Sacré voyage de plus de 3 semaines dans lequel je vais t’embarquer! Voici le récit de mon périple au Portugal, effectué en solo entre juin et juillet 2016. Porto, le Douro, la Serra da Estrela, la côte, l’intérieur du pays… Tu verras qu’on va beaucoup bouger, pour finir en beauté avec la merveilleuse capitale portugaise, Lisbonne! Et après Lisbonne, je m’envole pour quelques jours vers la sublime île de Madère!
Je vais articuler ce voyage en 3 carnets… sans quoi le “scroll” de ta souris de PC va crier au secours! Vamos!
Mais d’abord, les présentations…
C’est la première fois que je pars au Portugal. Pour situer le pays, rien de compliqué: tu situes l’Espagne? Le pays à sa gauche, qui borde l’océan Atlantique, c’est lui. Il fait partie de la Péninsule Ibérique. Il est divisé en plusieurs régions, auxquelles on peut ajouter les régions autonomes de Madère et des Açores. C’est une république, et sa capitale est Lisbonne.
Langue officielle: le portugais, mais l’anglais et le français sont bien parlés et compris dans les grandes villes (en rase campagne, c’est moins évident!). On le parle dans d’autres pays: Brésil, Cap-Vert, Angola, Mozambique… Attention, il y a un décalage d’une heure entre le Portugal et la France: midi en France, 11h au Portugal!
Je vais pas te faire un cours d’histoire, mais si tu veux en découvrir plus, c’est ici.
Son drapeau:

Son hymne:
Son code d’immatriculation:


Arrivée à Porto.
Hé bien, après deux heures de vol, me voilà à l’aéroport de Porto, d’où je prends la ligne E du métro (très bien foutu, dois-je dire) pour descendre à la station de la gare de São Bento. Et ça commence sur les chapeaux de roues, car cette gare est incroyable! Les murs du hall de la gare sont recouverts d’azulejos, ces petits carreaux de faïences que j’avais déjà rencontré en Andalousie, et qui se sont développé au Portugal par après.
Première impression sur la deuxième ville du pays: la ville s’étage sur plusieurs niveaux, la cathédrale se profile au loin, mais les rives du Douro, situées plus bas, ne sont pas encore visibles. Beaucoup de circulation aussi, et de nombreux drapeaux portugais accrochés aux fenêtres et balcons. C’est vrai, je tombe en plein Euro 2016! Le “Vieux Porto”, ce sont des rues pavées (parfois casse-gueule, ces pavés!), en pente, bordées de maisons accolées, étroites et assez hautes (souvent 4 étages, parfois même 5). De temps en temps, du linge sèche à un balcon. Bien que certaines soient décorées d’azulejos, d’autres ont moins fière allure et sont parfois délabrées et à l’abandon.
La Torre dos Clerigos, cette tour de 76 mètres de haut, est la plus haute église du Portugal. On peut accéder au sommet pour jouir d’une vue panoramique sur la ville et le Douro. Attention, c’est super étroit pour y grimper! Un peu plus loin que la Torre dos Clérigos, l’igreja do Carmo (église des Carmes) affiche la plus grande façade d’azulejos de Porto. Tout près, les départs des vieux tramways proposent des balades en ville. Mais pour ça, j’attends d’être à Lisbonne. En descendant par la Rua das Flores, piétonnière et très agréable, j’atteins la cathédrale (“Sé” en portugais) à travers un lacis de ruelles minuscules où le linge est mis à sécher sur des fils attachés de part en part des maisons. D’aspect massif, elle fait plutôt penser à une forteresse, mais c’est son austérité qui fait son atout!



























Et apparemment c’était jour de fête à Porto: dans les rues déambulaient divers petits groupes folkloriques, qui mettaient l’ambiance avec force chants et danses!
Vila Nova de Gaia et le vin de Porto.
Le lendemain matin, je descends vers le quartier de la Ribeira (la ville “basse”) et les rives du Douro. Ce fleuve prend sa source en Espagne; en entrant au Portugal, il prend alors toute sa splendeur dans la vallée du Douro avant de traverser Porto et de se jeter dans l’océan Atlantique. La Ribeira, qui borde sa rive droite, est un dédale de ruelles anciennes, sinueuses et étroites, et les maisons bigarrées, parfois quelque peu décrépites.
Des ponts impressionnants franchissent le Douro; entre autres, le pont Dom Luis I, construit au 19ème siècle NON PAS par Gustave Eiffel mais par son disciple Théophile Seyrig; 385m de long pour 45m de haut. Il possède deux niveaux: l’inférieur est utilisé par les voitures et les piétons, le supérieur pour le tram, mais les piétons y ont accès aussi. Et quelle vue de là-haut! On y accède soit à pied, soit par un chouette petit funiculaire.
















Il est temps maintenant de se rendre ”en face”, sur la rive gauche du Douro, à Vila Nova de Gaia. Et la meilleure façon c’est en franchissant le pont Dom Luis I par sa partie supérieure, d’où la vue sur Porto et ses innombrables toits rouges est sublime!
Le nom de Vila Nova de Gaia est moins connu que sa voisine d’en face, et pourtant c’est là que se trouvent les nombreux chais où est vieilli et mis en bouteilles le vin portugais le plus célèbre: le PORTO! De nombreuses caves (une bonne quinzaine) de certaines grandes marques, d’autres moins connues, sont ouvertes à la visite: Graham’s, Taylor’s, Croft, Ramos Pinto, Sandeman (oui, le mec au chapeau)… Pour ma part, j’en ai visité deux: Graham’s et Croft. Visites guidées autour des tonneaux et des barriques, tout cela suivi de la touche finale magique: la dégustation!
En Grande-Bretagne, au 18ème sicle, le porto a longtemps été considéré comme un médicament qui traitait de nombreuses maladies, entre autres…la goutte! Ses vertus thérapeutiques servaient de prétexte aux femmes de bonne vertu à justifier leur consommation personnelle.











Le soir, je me balade au hasard dans le vieux Porto et entre dans un petit resto local, genre cafétaria. Je prends une “francesinha”. Comment expliquer? C’est comme un croque-monsieur “customisé”: tranches de pain avec morceaux de bœuf, mortadelle et parfois saucisse, recouvert de fromage fondu genre gruyère, le tout nappé d’une sauce piquante et encore recouvert d’un œuf! Voilà la bête! Accompagné d’une bonne bière, ça cale bien. Bonnes petites bières, au Portugal; les deux grandes marques sont Super Bock dans le nord et Sagres dans le sud.

La vallée du Douro, jusqu’à PinhÂo.
Ce matin, je retourne à l’aéroport pour récupérer ma voiture de location qui m’accompagnera durant 8 jours. Avant de rejoindre la vallée du Douro, il faut se farcir quelques portions de voies rapides, sur une distance de 20 km. Au bout d’une heure le Douro apparaît enfin, je vais d’abord le longer sur sa rive droite. Oh, il n’a pas encore l’allure majestueuse qu’il arbore lorsqu’il serpente dans la vallée viticole, mais au fil de la route, ses rives vont se couvrir d’arbres, son cours dessiner de larges méandres au milieu d’un relief qui va commencer à devenir plus montagneux. Des bateaux de croisière le sillonnent, soit remontant son cours, soit descendant sur Porto.









Et… c’est comment, les supermarchés au Portugal?



Premier “stop” à Lamego, une petite ville sympa avec un centre ancien et des petites rues qui montent vers le vieux chateau. Sa cathédrale n’est pas immense, mais possède un portail sculpté et un joli cloître. Mais le “must” de Lamego, c’est le Santuário de Nossa Senhora dos Remédios (“Notre-Dame-des-Remèdes), accessible via un monumental escalier de 600 marches; les murs de soutènement de ces escaliers sont ornés d’azulejos. La montée peut être éprouvante par temps chaud, mais quelle vue plongeante sur la ville!














Je vais maintenant rejoindre la vallée par des petites routes à travers les vignobles, certains sont très en pente et nécessitent encore de faire les vendanges manuellement plutôt qu’à la machine. Aux environs de Lamego, je visite une quinta, une exploitation viticole, au bout d’un petit chemin en surplomb du Rio Távora, jolie petite rivière et affluent du Douro.








La route de Peso da Régua à Pinhão est un délice; on peut souvent quitter la route principale longeant le fleuve pour profiter des miradores installés en surplomb de la vallée, et profiter de vues panoramiques incroyables. Et j’arrive à Pinhão, petit village qui s’étale le long du Douro, dans lequel une petite rivière se jette. Je mange un morceau ici, dans un petit bar, face à la mignonne petite gare qui déborde d’azulejos.














Je quitte Pinhão par une petite route qui monte, qui monte… Je m’arrête quelques instants à Casal de Loivos, un vrai village viticole tout en haut de la vallée, avec des rues pentues et grossièrement pavées; à peine 1 km plus loin, voici mon point de chute, une petite chambre d’hôtes dans le minuscule village de Vilarinho de Cotas. Là, je suis complètement cerné par les vignobles, ondulant à perte de vue; et ce petit village, composé d’une longue et unique rue moitié pavée moitié chemin de terre, et de quelques sentiers dans les vignobles, est d’une tranquillité absolue! A un endroit, on voit même un bout du Douro qui coule plus bas! Je prends mon temps durant ma petite balade du soir, la lune se lève déjà là-bas au loin… Provenant d’une maison, ou d’un jardin, je sais pas, j’entends un air d’accordéon… un air traditionnel portugais je suppose. L’odeur des vignes, une petite brise, cette musique… c’est beau tout simplement, je suis bien…










La Serra da Estrela, le Portugal côté montagne.
Ce matin, je quitte la vallée du Douro et ses vignobles pour partir plein sud vers la région la plus montagneuse du pays, la Serra da Estrela. En allant vers Manteigas, qui est la “porte d’entrée” de cette région magnifique, les vignobles s’estompent progressivement et le paysage devient plus boisé et très vallonné. Je m’arrête un instant dans le petit village de Vila de Ponte, où j’achète une ou deux bricoles dans une petite épicerie dont l’aspect me fait remonter le temps de 50 ans. Peu à peu la route commence à grimper, à dessiner de multiples virages, et j’arrive à Manteigas. Cette petite ville n’a pas réellement de “cachet”, elle n’a pas de centre ancien, mais l’église est jolie et on compte quelques petites rues tranquilles.















Je continue en suivant la Vallée du Rio Zêzere, une rivière qui prend sa source dans la Serra de Estrela et qui se jette dans le Tage. C’est une vaste vallée en “U” et la route la suit parallèlement. Dans la vallée, très rocheuse, on aperçoit des vaches qui pâturent et quelques vieilles maisons de bergers.






Je bifurque vers la route qui monte à la “Torre”, le point culminant du Portugal (du Portugal “continental” seulement, le vrai étant un volcan aux Açores sur l’île de Pico qui atteint 2351m). Et ça grimpe sec maintenant, avec de beaux lacets, genre col du Galibier! J’arrive enfin au sommet. Altitude: 1991m, mais une tour de pierre (la “Torre”) a été construite pour atteindre l’altitude symbolique des 2000 m!Un maniaque des chiffres ronds, sûrement… Surprenante cohabitation aussi entre cette tour, une chapelle, deux anciens radars et un mini “centre commercial” qui vend des produits régionaux!







Piodão et les “villages de schiste”.
Je quitte la Serra da Estrela par une longue descente par des routes de montagne sinueuses, et les petits villages commencent à réapparaître. Je remarque, de temps à autre en bordure de route, des petites fontaines de pierre ou même un simple tuyau d’où sort l’eau. Des gens du coin viennent y remplir leurs bouteilles d’eau.
Et voilà enfin Piodão qui se profile au loin, étagé en amphithéâtre sur un flanc des montagnes de la Serra de Açor. Piodão est un “village de schiste”, un matériau abondant dans la région, utilisé pour la construction des maisons et le sol des rues, et qui forme un ensemble de couleur uniforme, nuancé par le bleu ou vert des fenêtres et des portes de certaines maisons. L’église du village, avec ses contreforts ronds, ressemble à une pâtisserie géante et détone un peu à côté des maisons! Quelques bars où on peut casser la graine, un ou deux petits magasins de souvenirs (au moins ils sont discrets), c’est tout. Et le soir, c’est le calme absolu; seuls bruits, le chant des oiseaux et le bavardage des vieux du village. C’est ici que je pose mon sac pour cette nuit, petit veinard que je suis, dans une petite “casa rural” d’une totale tranquillité et au petit-déj’ mémorable!
Du village, démarre aussi un petit sentier de 3 km qui rejoint le hameau de Chãs d’Egua.

















Le lendemain, je continue plein ouest. La région de Lousã (joli chateau) comporte quelques-uns de ces villages de schiste ressemblant à Piodão. Une petite route en boucle permet de les découvrir. Par exemple Candal, un peu dispersé le long de la route, avec son lavoir, sa fontaine et sa petite chapelle. Ou Talasnal, un des plus connus. Il n’y a pas trop de visiteurs, ça reste calme. Tant mieux.


















Coimbra.
Distante de 30 km de Lousã, Coimbra est connue pour être la plus ancienne ville universitaire du Portugal. Son université compte parmi les plus anciennes d’Europe avec la Sorbonne, Bologne et Salamanque en Espagne. Elle est encore super “traditions”, la plupart des étudiants portent encore un costume 3 pièces et une une cape qui, d’après une légende, aurait inspiré J.K. Rowling pour l’habillement des écoliers de Poudlard. Le Rio Mondego passe par Coimbra, il prend sa source dans la Serra da Estrela. Coimbra possède ausi un très beau centre-ville, avec quelques belles églises, comme celle de Santa Cruz, des petits passages couverts des rues en escaliers avec des noms évocateurs tels que Rua Quebra Costas (* rue Casse-Côtes!). En pleine vieille ville, se dresse la vieille cathédrale (Sé Velha) du 12ème siècle, à l’allure de forteresse.
Avant de découvrir la ville, je vais me caler une petite bricole dans l’estomac, moi. Un petit bar sympa, et je m’envoie un des ces gros sandwichs au “leitão”, autrement dit à la viande de cochon de lait rôti, bien tendre, qui fond dans la bouche, raah trop bon! Ce snack roboratif est une institution dans le pays. Le patron m’offre un porto (!), c’est que je dois avoir une bonne tête à ses yeux…
Allez, on va voir l’univ’? Franchement, une superbe visite: les salles de cours (qui à mon avis n’aurait pas déplu à Harry Potter), le cloître, la chapelle Sao Miguel avec ses azulejos et le joyau des lieux, la bibliothèque Joanine, décorée de bois précieux et renfermant pas moins de 60.000 bouquins, tellement bien préservée et protégée que les photos sont interdites à l’intérieur. Malheureusement il y a toujours des “Bidochons” qui peuvent pas s’empêcher avec leur flash… Tiens, on pourrait les enfermer dans l’ancienne “prison académique”, où les jeunes fortes têtes étaient jadis calmés quelques temps dans des petites cellules!
























Aveiro et Costa Nova.
Me voilà à Aveiro, à 60 km nord de Coimbra. C’est une petite ville connue pour ses canaux où naviguent les “moliceiros”, de drôles de petites embarcations dont la proue est peinturlurée sous tous les thèmes possibles; elles servent aujourd’hui à la balade des touristes.
Aveiro est une ancienne ville de pêcheurs et ça se voit, par exemple avec les statues qui ornent le pont du canal principal, symbolisant les traditions de la ville. Au 15ème siècle, le port s’envase, signant le déclin d’Aveiro. Ce n’est qu’au début du 19ème siècle que les digues et les canaux réussirent à redresser l’activité de la cité. Les quais des canaux sont agréables, mais bon, l’appellation de “Venise portugaise” est peut-être un peu surfaite. Une jolie petite gare aussi, recouverte d’azulejos.
Pour les gourmands (oui, je plaide coupable), il y a les “ovos moles” (traduction: oeufs mous, prononciation: genre “ouvoûch moûlchs”), un dessert très sucré de couleur jaune, essentiellement composés de jaunes d’oeufs et de sucre. Bon, faut bien rattraper les calories qu’on dépense en marchant… 😏















Je pose mon sac ce soir à Costa Nova, mais avant je vais jeter un coup d’oeil à Barra, une petite station balnéaire un peu moins fréquentée. Le phare de Barra est le plus haut du Portugal avec 66 m de haut.
Ah, Costa Nova! Ce chouette petit coin est situé sur la bande de terre entre le “ria” et l’océan est un ancien village de pêcheurs. La longue avenue José Estevao est bordée de nombreux restos de poissons et fruits de mer, de qualité variable. Mais ce qui fait la célébrité des lieux, ce sont les “palheiros”, ces petites maisons rayées en rouge, bleu ou vert. Ces bâtiments typiques, à l’origine utilisés par les pêcheurs de la région pour garder leur matériel de pêche ont été utilisés par après comme des maisons de vacances. Je me balade jusqu’au crépuscule sur la longue plage, avec les dunes de Barra au loin. Il m’impressionne toujours autant, cet océan Atlantique, par sa puissance et le fracas que produisent ses vagues. En tout cas, c’est une belle plage, à part 2 ou 3 promeneurs et quelques pêcheurs à la ligne, personne. La nuit tombe, les pêcheurs sont toujours là et ne sont sûrement pas disposés à partir, car ils ils ont pris de puissantes torches avec eux.









Le monastère de Batalha et Fátima.
Je pars ce matin de Costa Nova en direction du sud, en décidant de passer outre Figueira da Foz, trop touristique (c’est un peu le Torremolinos portugais, ce n’est pas ce que je recherche!). Non, je quitte la côte pour aller plus à l’intérieur du pays, direction Batalha, une petite ville qui serait banale… si elle n’avait pas son incroyable monastère! Il impressionne par sa taille immense, et par son architecture gothique poussée à la quintessence. Oui, d’habitude, on visualise les monastères comme des lieux à l’architecture plutôt austère et à la décoration minimaliste. Seulement ici, on est au Portugal.
Comment est né ce chef-d’oeuvre? A la suite de la victoire du roi João I et de ses troupes portugaises aidées des anglais, contre les Castillans en 1385. Pour remercier la Vierge de cette victoire, le roi João n’a pas fait dans la demi-mesure! Après avoir pénétré dans dans la vaste église, en passant un portail foisonnant de sculptures, voici la “Chapelle du Fondateur” où est enterré le roi victorieux et Henri le Navigateur. Quelque chose aussi qu’on ne verra pas tous les jours: les “Capelas Imperfeitas” ou chapelles inachevées, dont les travaux furent stoppés au 16ème siècle et sont restées comme çà, à ciel ouvert. Ensuite on passe dans le cloître royal et le cloître Dom Alfonso V, et la Salle Capitulaire, où le tombeau du Soldat Inconnu est gardé par deux militaires relevés toutes les heures et qui ne bougent pas d’un poil (si jamais ils ont une p’tite chatouille sur l’arête du nez, ils font comment??…)! Et la “chorégraphie” de la relève est presque intimidante! Tu veux voir?


















Une dizaine de km plus loin, Fátima est célèbre pour à son sanctuaire Notre-Dame-de-Fátima, qui est un peu le “Lourdes du Portugal”, mais beaucoup moins “tourisme de masse” que sa consoeur pyrénéenne. Une histoire d’apparitions aussi, justement: en 1917, trois petits bergers (Francisco, Jacinta et Lucia) ont vu plusieurs fois apparaître la Vierge. Leurs tombeaux sont dans la basilique.







Tomar.
Direction Tomar, une petite ville connue pour son chateau et son couvent de l’Ordre du Christ, un des édifices les plus emblématiques du Portugal et où l’art manuélin atteint vraiment son paroxysme. Mais avant d’atteindre Tomar, petit crochet par une route de campagne bordées de champs d’oliviers, pour contempler l’ancien aqueduc dos Pegões, long de 6 km et construit au 16ème siècle pour justement alimenter en eau ce fameux couvent de Tomar.
Le château, avec son intimidante ceinture de remparts avec des tours rondes est inscrit au patrimoine de l’Unesco. Un ensemble de 8 cloîtres différents qui se succèdent, faut dire que c’est pas courant dans un couvent! Mais celui que je visite ici est hors-normes. Le cloître du cimetière abrite des sépultures de moines chevaliers; celui des Ablutions s’étage sur deux niveaux, tout comme le cloître principal.
Mais la cerise sur le gâteau au sein du couvent, c’est ce qu’on appelle la “Fenêtre de Tomar”, considéré comme LE point d’orgue de l’art manuélin du Portugal. L’art… quoi? Explication: il doit son nom au roi Manuel Ier, qui au 15ème siècle encouragea ce style si particulier: les colonnes deviennent spirales, les voûtes se couvrent de nervures, et les innombrables motifs (fleurs, animaux…) envahissent la moindre parcelle de pierre. Mais ce style disparaîtra aussi rapidement qu’il est apparu… En tout cas, ça en jette!
Superbe visite, à ne pas louper lors d’une visite au Portugal. Pour info, il existe un genre de “pass” à 15€ qui regroupe les entrées au Couvent de Tomar, du monastère de Batalha et de celui de Alcobaça (c’est justement celui que je vais visiter demain, tiens). Les entrées individuelles étant à 7,50€, c’est clair qu’on est gagnant! Après vérif, les prix n’ont pas bougé.
































Nazaré.
Je file maintenant vers l’océan Atlantique pour rallier mon étape de cette nuit, et il va sans dire dire que je vais découvrir une des plus belles petites villes côtières du pays: Nazaré! Plantons le décor: un vieux village de pêcheurs qui s’est reconverti en station balnéaire, sans pour autant se défigurer. La partie “basse”, avec sa large et superbe plage de sable fin, borde l’océan. Le port de pêche s’est un peu excentré, mais pour les traditions d’autrefois (comme les bateaux hissés sur la plage par des boeufs), y a plus que les cartes postales pour en témoigner. Même la criée aux poissons se fait avec des boitiers électroniques! Les femmes en costume traditionnel, c’est pour les touristes, désolé! C’est dans la ville basse que je trouverai un petit resto “local” pour déguster une “açorda de mariscos”, genre de soupe épaisse avec des fruits de mer.
Moi je passe la nuit “en haut”, dans le quartier du Sitio, celui qui est tout en haut de la falaise. Les deux parties de la ville sont reliées par un marrant petit funiculaire. Pour les plus courageux, il y a aussi un petit sentier. Le Sitio est un quartier plus calme, avec des ruelles pavées plus tortueuses, et offre surtout un panorama phénoménal sur l’océan et la plage en contrebas.
Plus loin, à l’écart du Sitio, le phare fait face à l’océan avec un panorama à couper le souffle. En bas, la Praia do Norte (“plage du Nord”) est beaucoup plus sauvage et moins fréquentée. C’est sur cette plage que je vais faire ma promenade du soir. Personne, hormis quelques pêcheurs à la ligne face à l’océan, qui lance toujours ses vagues puissantes; les grains de sable s’envolent et se mêlent à l’écume, brouillant l’horizon. Mais c’est surtout l’hiver qu’il montre ses muscles, avec des vagues titanesques de parfois 20m de haut voire plus, qui attire les surfeurs pros comme un aimant.
Plus haut, les premières lumières du Sitio s’allument. Je vais rentrer me coucher tout doucement. Encore une belle journée qui s’achève!











