Voyage au Portugal 2016 – 2ème partie: de Nazaré à Lisbonne.

Après la première partie de mon périple au Portugal, qui m’a fait passer par les vignobles, les montagnes et la côte atlantique, l’aventure continue… car je suis encore loin d’être arrivé à Lisbonne! Je compte toujours sur toi pour m’accompagner!

Le monastère d’Alcobaça.

Départ matinal de Nazaré, pour un petit trajet d’une quinzaine de km à destination de la petite ville d’Alcobaça, renommée pour son formidable monastère cistercien, un autre bijou d’architecture gothique du Portugal, avec ceux de Batalha et de Belém. Il fut fondé en 1553 par le roi Alfonso I, suite à la reprise de la ville de Santarém aux musulmans. Pour marquer cette victoire, il promet de construire une demeure magnifique pour l’ordre des cisterciens. Ils étaient tout sauf ingrats, les rois portugais à cette époque!

De l’extérieur, la façade démesurée suscite déjà le respect, avec l’entrée principale qui se fait par l’église Santa Maria. A l’intérieur de l’édifice au style assez dépouillé, les tombeaux du roi Pedro I et de sa maîtresse assassinée Inès de Castro se font face. Une histoire d’amour tragique, qui rappelle un peu celle d’Héloïse et Abélard en France.

Après la Salle des Rois et les statues de plusieurs rois portugais (tiens, certains ont perdu leur tête… sûrement la Révolution?), on passe dans le cloître du Silence, avec ses orangers et au style assez épuré, pour arriver ensuite dans le réfectoire qui possède un imposant pupitre en pierre et un autre élément assez marrant: une porte hyper étroite qui, paraît-il, servait à “jauger” les moines trop gros… bon ok, peut-être moins marrant pour eux!

La cuisine vient après le réfectoire; son imposante cheminée carrelée ne passe pas inaperçue. Ici, tout est en pierre, éviers, table, arrivée d’eau, bacs de lavage… Il y a même un petit canal creusé dans le sol qui aboutit à un petit bassin. Et c’est pas fini! En montant à l’étage, voici le vaste dortoir dans lequel pénètre une lumière douce, éclairant les piliers et les voûtes. De la terrasse, on profite une belle vue sur le double niveau du cloître. La salle capitulaire termine la visite de ce bijou!

Il n’est pas loin de midi, j’ai trouvé un petit resto tout simple pour faire ripaille (pourquoi je parle comme dans “les Visiteurs”??). La cuisine portugaise est surtout connue pour ses plats de poissons et ses innombrables façons de cuisiner la morue, mais c’est aussi un pays de viandes, que ce soit rouges ou blanches. J’en veux pour preuve ce délice testé et approuvé: le frango na púcara, du poulet (frango en portugais) préparé avec jambon et/ou chorizo, tomates, ail, oignons, carottes… et j’en oublie. Le poulet est cuit dans une casserole en argile, la “púcara”, dotée d’un couvercle en argile. Inutile de dire que j’en ai rien laissé, à part les os…

Monastère d’Alcobaça.
Monastère d’Alcobaça.
Le frango na púcara, avec son récipient en argile.

Óbidos.

Mon prochain stop est Óbidos, un gros village médiéval et un des endroits les plus pittoresques à visiter au Portugal. Il se trouve à 40 km d’Alcobaça, et on prononce “Oubidoûch”. L’arrivée est déjà un spectacle en soi: la route contourne le village, longe les remparts et passe même sous un ancien aqueduc. Sur le côté opposé de la route, de grands parkings (attention, payants! Pour se parquer gratos, aller un peu plus loin, à 500m). On entre par un grand porche, décoré d’azulejos, qui traverse la muraille imposante entourant le village. Une fois entré, c’est un petit paradis de ruelles pavées et d’impasses, bordées de ces superbes maisons peintes en blanc et bleu (ou jaune, ce sont les deux coloris qui reviennent le plus souvent).

Sur la mignonne petite place, le pilori fait face à l’église Santa Maria dont l’intérieur est orné d’azulejos (c’est vraiment une tradition dans le pays!). Un peu plus loin, l’ancien château n’est pas en reste pour impressionner son monde; il a été reconverti en “pousada” depuis 1951. Une pousada, c’est comme les “Relais et Châteaux” de France et les paradores d’Espagne: des hébergements de luxe où les tarifs des chambres comportent 3 chiffres…

Et voilà le “must” d’une visite à Óbidos: la promenade sur le chemin de ronde, le long de ces terribles murailles, bâties entre les 11ème et 14ème siècles: 1,5 km de tour! MAIS la prudence est de mise: même si les points de vue sur Óbidos et les alentours sont magnifiques, le chemin de ronde est étroit, son sol est irrégulier et il n’y a aucune protection style garde-fou! Donc si tu as le vertige et le pied incertain, vaut mieux pas jouer au héros et rester en bas.

Au Moyen Age, Óbidos se trouvait encore au bord de l’océan! Au fil du temps, l’eau s’est retirée pour être remplacée par le sable. Aujourd’hui, l’estuaire de la lagune est à 10 km de la ville!

Óbidos.
Óbidos.
Óbidos.

Peniche.

Je retourne maintenant en direction de la côte, vers Peniche et le Cabo Carvoeiro. Après avoir longé l’océan bordé de dunes puis de rochers, une petite route en boucle rejoint le Cabo (“cap” en portugais) Carvoeiro, dan un paysage de hautes falaises déchiquetées plongeant en à-pic dans l’atlantique. Un coin assez touristique, dommage. Ben justement, voilà un autocar qui s’arrête, laissant débarquer son troupeau pour faire quelques photos (ou devrais-je dire selfies??); je te jure que l’opération descendre-photos-remonter dans le car a duré entre deux et trois minutes. Il sont sérieux, là? Ah je suis bien content de voyager en solo!

La route en boucle rejoint la ville côtière de Peniche. Oh ce n’est certes pas le coin le plus romantique des côtes portugaises, il n’y a pas de plages comme à Nazaré, mais Peniche a une “âme”, tu vois on sent la vraie vie avec son port de pêche encore bien actif et ses petites rues où se cachent des petits bars de marins. Et les côtes des alentours sont un paradis pour les surfeurs! A voir aussi, la forteresse jaune, construite au 16ème siècle pour assurer la défense du littoral; pour la note historique “sombre”, elle a servi de prison politique pendant la période de dictature de Salazar, et certaines personnalités politiques importantes de la résistance à ce régime ont été emprisonnées ici.

Phare du Cabo Carvoeiro.
Peniche.

Ericeira et le Cabo da Roca.

Je reprends ma route vers le sud, direction Ericeira, en longeant la côte au plus près. Sur mon trajet, la jolie plage de Porto Novo se trouve à l’embouchure d’une rivière. Plages et falaises se succèdent jusqu’à Ericeira, un petit port de pêche perché sur une falaise, aux ruelles pavées et bordées de maisons blanches lignées de bleu. Et je suis chanceux, ma chambre Airbnb est à 20 mètres des escaliers menant à la plage; au coeur de l’action, quoi… Ericeira compte 4 km de plages dont certaines abritent les meilleurs spots de surf du pays; la plage principale, celle des Pêcheurs (Praia dos Pescadores) se trouve tout en contrebas de la falaise. Assez surprenant comme décor. Les bateaux de pêche sont encore nombreux ici, garés “à sec”, côte à côte, sur la plage ou le long du petit chemin conduisant au port.

C’est dans un petit resto local, en surplomb de la falaise, que je goûterai ce plat super connu du pays, la “bacalhau à Brás“, tout simplement de la morue en petits morceaux (“bacalhau”), des oignons et des “pommes allumettes”, le tout incorporé dans des œufs battus; et comme dessert, le curieux “baba de camelo” qui, malgré sa traduction (“bave de chameau”!) est une sorte de mousse au carmel délicieuse mais vachement sucrée: avec des ingrédients tels que les œufs et le lait concentré sucré, ça n’a rien d’étonnant! Il parait que la cuisinière qui l’a inventé, voyant que ça marchait du tonnerre, fut vite débordée et eut l’idée, pour décourager ses clients (et pouvoir souffler un peu!) de lui donner ce nom peu ragoûtant de “baba de camelo” ou bave de chameau….

Ericeira.
Ericeira.
Ericeira.
Ericeira.

Le lendemain matin, en partant d’Ericeira, le ciel est gris et le vent souffle bien, il fait même frisquet. Je continue ma route vers le sud en longeant toujours la côte de près. Une petite route rejoint le Cabo da Roca, le point le plus occidental du continent européen. Un phare, une petite boutique de souvenirs, des falaises de 140 m de haut attaquées par des vagues mugissantes et l’endroit balayé par des vents très forts (vaut mieux ne rien porter sur la tête!), donnent au Cabo da Roca un air de bout du monde. Le tourisme de masse ne l’a pas encore trop altéré comme j’ai pu le voir au Cabo Carvoeiro près de Peniche.

Sintra.

Le Palacio de Pena.

A une trentaine de km d’Ericeira, voilà Sintra en vue! Mais le centre ville de Sintra, je le verrai par après, pour commencer je vais visiter le Palacio de Pena, accessible par une petite route en lacets qui grimpe au coeur de la forêt. La circulation y est d’ailleurs en sens unique, c’est pas con étant donné l’étroitesse de la voie et le trafic de malade qui peut y régner en été. Il y a même un système de bus-navettes qui effectue un circuit en boucle à partir de Sintra.

Il fait encore froid, et voilà le brouillard qui s’invite, ça sera pas le top pour les photos! Je passe à proximité du Castelo dos Mouros, bâti par les Maures au 9ème siècle, et laissé à l’abandon après la reconquête du Portugal. Je me gare quelque 500 m avant l’entrée du parc de Pena et j’y vais à pied. Bon plan, car la file des véhicules s’engorge un peu avant l’entrée, et les autocars n’arrangent pas les choses! Le parc est très vaste et il faut encore monter 20 minutes par un réseau de sentiers pour arriver au palais.

Waouw! Comment décrire ce que je vois? Des murailles jaunes, des tours couleur rouge vif, des dômes d’inspiration mauresque, un pont-levis…Suis-je tombé dans un dessin animé de Disney?? La brume environnante donne un aspect encore plus étrange à cet assemblage sans pareil. Le Palacio (palais) de Pena n’est pas si ancien que çà: il a été construit au 19ème siècle par décision du roi Ferdinand II, allemand d’origine mais portugais de par son mariage avec la reine Maria II. Et c’est clair que le gars n’a pas fait dans l’ordinaire, avec ce mélange de styles (gothique, baroque, manuélin…) et ces couleurs chatoyantes, limite criardes, qui contrastent vraiment avec le vert foncé de la forêt autour! Celà ne t’étonnera pas si je te dis que cet ensemble de ouf est classé au patrimoine de l’Unesco. A cause du brouillard, le rendu des couleurs n’est pas génial sur mes clichés, et pour la vue splendide sur le Cabo da Roca et Lisbonne, faut se rendre à l’évidence que c’est mort…

Sintra: Palacio de Pena (foutu brouillard…).
Sintra: Palacio de Pena.
Sintra: Palacio de Pena.

Et pour “compenser” ce petit flop dû au brouillard, voilà un aperçu en 3D du Palacio:

Le Palacio Nacional.

Pas mal du tout, le centre-ville de Sintra, avec ses ruelles autour de son église. Je vais visiter un autre édifice important de la ville, le Palacio Nacional. En voilà encore un curieux bâtiment, avec ses deux gigantesques cheminées, qui sont en fait celles des cuisines! C’était sûrement pas rien que pour un seul poulet rôt… Ce palais a été le plus fréquenté par les rois du Portugal entre sa construction au 15ème siècle et jusqu’à la chute de la monarchie en 1910. Les cheminées ne furent ajoutées qu’au 16ème siècle. La visite permet d’accéder à de nombreuses salles somptueuses. Et évidemment, les cuisines, où on peut voir le sommet de ces monumentales cheminées (peut-être un rien trop grandes pour le barbecue du weekend au jardin…).

Avant de repartir pour d’autres horizons, je vais manger un p’tit truc pas compliqué, dans un petit bar: une petite assiette de chorizo grillé avec une bonne cerveja (une bière, quoi)! Et pour les “becs sucrés”, à Sintra on confectionne deux petites tueries: la “queijada”, une tartelette au fromage frais avec sucre et cannelle, c’est un peu la cousine du célèbre “pastel de nata”; et le “travesseiro” (“traversin” car il ressemble à un p’tit oreiller), à base de pâte feuilletée, d’oeufs et d’amandes, puis saupoudré de sucre. Tu mords dedans quand il est tout chaud, tu atteins le nirvana… La petite pâtisserie Piriquita est le meilleur spot en ville pour déguster cette merveille.

Casa Piriquita – Rua das Padarias 1/18 à SINTRA.

Sintra: Palacio Nacional.
Sintra: Palacio Nacional.
C’est simple, mais c’est bon de ouf!

Lisbonne est maintenant si proche, 30 km à peine. Et là tu te dis “ça y est, on va la voir la capitale portugaise!”. Mais tu verras, quand tu me connaîtras mieux au fil de mes voyages, qu’au niveau de mes itinéraires je suis souvent imprévisible et un peu “tordu”. Juste pour te signifier que pour la belle Lisbonne, il faudra encore un peu patienter. Je vais la contourner par l’est (mais un super méga détour!!), pour explorer une vaste région du pays encore assez méconnue…

L’Alentejo.

Évora et ses environs.

La sortie de Sintra est une morne succession d’autoroutes et de zones commerciales ou industrielles, carrément mortelles d’ennui; heureusement ça ne durera pas longtemps, au niveau de Vila franca de Xira je retrouve des routes plus paisibles et je traverse même le Tage qui va bientôt finir sa course dans l’océan près de Lisbonne! La région de l’Alentejo se rapproche.

L’Alentejo, c’est la plus grande province du Portugal. Son nom se traduit par “en-dessous du Tage”, “além do tejo”. C’est un “océan” de plaines, avec çà et là des collines ondoyantes où se mêlent prairies, champs de blé et cultures d’oliviers. Parfois les deux à la fois, on sème le blé entre les chênes! C’est le “grenier à blé” du pays et le premier producteur mondial de liège extrait du chêne-liège. Aussi vaste soit-il, l’Alentejo est une région très rurale et représente à peine 10% de la population du Portugal.

Il fait progressivement plus chaud, on n’est pas loin des 30°C, le froid brouillard de Sintra est bien loin. Je suis maintenant dans l’Alentejo, en pleine campagne avec ses petites routes louvoyant entre prairies, oliviers et champs de céréales. Je m’arrête au hasard pour voir à quoi ressemble un petit village dans cette région. São Brissos est un hameau de quelques maisons, une jolie église et une vénérable petite école primaire (ça ne m’aurait pas déplu d’y suivre les cours).

Paysage de l’Alentejo.
Récolte du chêne-liège en Alentejo.

Voici enfin Évora, protégée par ses épais remparts. J’entre ici dans une des villes médiévales portugaises les plus belles et les mieux préservées. C’est la “capitale” de cette région de l’Alentejo. Une fois entré par une des portes des fortifications, la ville intra-muros est un dédale de petites rues tortueuses, dont un des points névralgiques est la Praça do Giraldo avec ses élégantes arcades et son église Santo Antão. Plus loin, la cathédrale, bâtie entre les 12ème et 13ème siècles, est la plus grande du Portugal; c’est curieux, ses deux tours sont différentes: l’une a une structure carrée, l’autre a un toit conique garni d’azulejos. Plus loin, on rencontre ce témoignage de l’époque romaine d’Évora, un de ses symboles: son temple romain, ou “Temple de Diane”, qui date du 2ème siècle (un “cousin ibérique” de la Maison Carrée de Nîmes…).

Évora
Évora

J’ai posé mon sac cette nuit dans le petit village de Nossa Senhora de Machede à 10 km d’Evora, chez Joana, mon hôte Airbnb. C’est un joli coin perdu au milieu des champs et prairies; une rue principale, quelques ruelles, une séduisante petite église blanche soulignée de bleu et deux ou trois bars fréquentés par les locaux. La vraie vie, le vrai Portugal! Moi çà me va, “il en faut peu pour être heureux”, comme disait ce cher Baloo…

Nossa Senhora de Machede.
Nossa Senhora de Machede: tout au fond, la maison (*airbnb) où j’ai passé la nuit!

Monsaraz, Mourão, le barrage d’Aquelva…

Je quitte à regret ce petit coin de paradis et reprend ma route à travers l’Alentejo. Certaines petites routes sont dans un sale état: nids-de-poules et morceaux entiers de revêtement manquants, il faut être prudent et savoir “slalomer” entre ces obstacles. Je ne croise que des tracteurs et des camionnettes de fermiers. Les paysages sont vastes et d’un relief généralement plat. Quoique… sur une colline, bien en évidence, apparaît Monsaraz, un village médiéval tout blanc avec sa citadelle, ses fortifications et son église. Super promenade à travers ces ruelles avec leurs maisons blanches serrées les unes contre les autres, et le chemin de ronde de la citadelle n’est pas mal du tout. D’autant plus que le village est interdit aux voitures! En parlant de voitures, j’en ai croisé beaucoup avec des plaques espagnoles. Normal: l’Espagne est à une vingtaine de km d’ici, l’Alentejo côtoyant l’Estremadure!

Monsaraz.
Monsaraz.

Depuis Monsaraz, le panorama embrasse la plaine de l’Alentejo et surtout une partie du grand lac d’Alqueva, qui est un des plus grands lacs artificiels d’Europe. Il est tout jeune puisqu’il a été “rempli” en 2002, façonnant le paysage de manière vraiment surprenante. A l’extrémité sud du lac où se trouve le grand barrage d’Alqueva, qui a été mis en service en 2004. Haut de 96 mètres, il retient 4 000 millions de m³!

A quelques km de Monsaraz, un petit arrêt à Mourão, pour voir son château, moins bien conservé que celui de Monsaraz; la nature y a repris ses droits et on déambule au milieu d’herbes folles et d’arbustes. Le village n’est pas mal, avec ses ruelles, ses petits bars où s’alignent sur des bancs les vieux du village et les vieilles camionnettes garées parfois n’importe comment. A un moment j’hallucine, je croise un vieux fermier, non pas en tracteur… mais avec une charrette tirée par un âne! Au fil de mon voyage dans cet Alentejo, rural jusqu’au bout des ongles, j’ai parfois eu la sensation de remonter 60 ans en arrière.

Plus loin, l’étrange village de Luz déploie ses rues en ligne droite, anormalement larges, qui se croisent à angle droit, avec son église au style inhabituel et sa petite chapelle pas loin du lac. En fait, l’authentique village de Luz a été noyé par la mise en eau du grand lac; le nouveau village a été baptisé Luz Nova, mais un sentiment de tristesse mêlé de colère restera à jamais gravé dans le coeur des habitants du Luz originel…

Luz.

Retour vers la côte Atlantique.

Traversée de la Serra de Monchique – Aljezur.

En traversant quelques petits villages dans l’Alentejo, je vois souvent la même scène: devant un bar, au-dehors, sont alignés sur un banc une rangée de petits vieux. Ils ne boivent même pas, ils ne parlent pas; ils sont là, tout simplement. Un truc m’interpelle: on est en week-end, mais je ne vois pas pas de jeunes, pas d’enfants qui jouent… Alors, vieillissement de la population locale? Exode rural? Je sais pas trop, mais j’espère que ces charmants petits villages ne sont pas en train de s’éteindre à petit feu.

Je n’irai pas vers le sud, j’ai choisi de ne pas explorer l’Algarve, qui pourtant est la destination numéro 1 des vacanciers. Ben oui justement, c’est trop touristique et certains coins sont défigurés par ce tourisme de masse. Je vais donc rejoindre la côte Atlantique et gagner le petit village d’Odeceixe, mon étape de cette nuit.

Après m’être arrêté un instant à Beja, voici maintenant de longs kilomètres de routes monotones (prairies et grandes parcelles de cultures), avant que le paysage ne devienne un peu plus boisé; au loin se profile le relief montagneux de la Serra de Monchique. Je fais un stop à Aljezur pour voir le château. Odeceixe n’est plus qu’à 15km!

Odeceixe.

J’arrive à Odeceixe (*on prononce “ode-sèche”). C’est un petit village aux maisons blanches encadrées de bleu ou de jaune, avec des petites rues pavées en pente parsemées de venelles et escaliers, qui grimpent vers l’église et le vieux moulin à vent, qui fonctionne toujours et peut se visiter.

Odeceixe n’est pas réellement un village côtier, en effet la plage se trouve à 3 km. Une route suit plus ou moins le cours d’une rivière qui se jette directement dans l’océan, en passant par la plage. Configuration pas banale! Elle est fabuleuse, cette plage d’Odeceixe! Bordée par une haute falaise, la rivière se mêle sans transition à l’océan, au milieu d’une belle plage de sable fin. Joli tableau, encore sublimé au moment du coucher de soleil (expérience vécue!).

Un tout petit resto pas loin de la plage fera l’affaire ce soir. Ils aiment bien le poulet, les portugais, voici encore un plat mettant à l’honneur ce sympathique gallinacé: le “frango piri-piri”, du poulet rôti avec une sauce (trrès) relevée au pili-pili, une variété de piment rouge qui te décape bien la langue quand tu t’y frottes!

Odeceixe.
Odeceixe.