Voyage au Portugal 2016 – 2ème partie: de Nazaré à Lisbonne.

Après la première partie de mon périple au Portugal, qui m’a fait passer par les vignobles, les montagnes et la côte atlantique, l’aventure continue… car je suis encore loin d’être arrivé à Lisbonne! Je compte toujours sur toi pour m’accompagner!

Le monastère d’Alcobaça.

Départ matinal de Nazaré, pour un petit trajet d’une quinzaine de km à destination de la petite ville d’Alcobaça, renommée pour son formidable monastère cistercien, un autre bijou d’architecture gothique du Portugal, avec ceux de Batalha et de Belém. Il fut fondé en 1553 par le roi Alfonso I, suite à la reprise de la ville de Santarém aux musulmans. Pour marquer cette victoire, il promet de construire une demeure magnifique pour l’ordre des cisterciens. Ils étaient tout sauf ingrats, les rois portugais à cette époque!

De l’extérieur, la façade démesurée suscite déjà le respect, avec l’entrée principale qui se fait par l’église Santa Maria. A l’intérieur de l’édifice au style assez dépouillé, les tombeaux du roi Pedro I et de sa maîtresse assassinée Inès de Castro se font face. Une histoire d’amour tragique, qui rappelle un peu celle d’Héloïse et Abélard en France.

Après la Salle des Rois et les statues de plusieurs rois portugais (tiens, certains ont perdu leur tête… sûrement la Révolution?), on passe dans le cloître du Silence, avec ses orangers et au style assez épuré, pour arriver ensuite dans le réfectoire qui possède un imposant pupitre en pierre et un autre élément assez marrant: une porte hyper étroite qui, paraît-il, servait à “jauger” les moines trop gros… bon ok, peut-être moins marrant pour eux!

La cuisine vient après le réfectoire; son imposante cheminée carrelée ne passe pas inaperçue. Ici, tout est en pierre, éviers, table, arrivée d’eau, bacs de lavage… Il y a même un petit canal creusé dans le sol qui aboutit à un petit bassin. Et c’est pas fini! En montant à l’étage, voici le vaste dortoir dans lequel pénètre une lumière douce, éclairant les piliers et les voûtes. De la terrasse, on profite une belle vue sur le double niveau du cloître. La salle capitulaire termine la visite de ce bijou!

Il n’est pas loin de midi, j’ai trouvé un petit resto tout simple pour faire ripaille (pourquoi je parle comme dans “les Visiteurs”??). La cuisine portugaise est surtout connue pour ses plats de poissons et ses innombrables façons de cuisiner la morue, mais c’est aussi un pays de viandes, que ce soit rouges ou blanches. J’en veux pour preuve ce délice testé et approuvé: le frango na púcara, du poulet (frango en portugais) préparé avec jambon et/ou chorizo, tomates, ail, oignons, carottes… et j’en oublie. Le poulet est cuit dans une casserole en argile, la “púcara”, dotée d’un couvercle en argile. Inutile de dire que j’en ai rien laissé, à part les os…

Monastère d’Alcobaça.
Monastère d’Alcobaça.
Le frango na púcara, avec son récipient en argile.

Óbidos.

Mon prochain stop est Óbidos, un gros village médiéval et un des endroits les plus pittoresques à visiter au Portugal. Il se trouve à 40 km d’Alcobaça, et on prononce “Oubidoûch”. L’arrivée est déjà un spectacle en soi: la route contourne le village, longe les remparts et passe même sous un ancien aqueduc. Sur le côté opposé de la route, de grands parkings (attention, payants! Pour se parquer gratos, aller un peu plus loin, à 500m). On entre par un grand porche, décoré d’azulejos, qui traverse la muraille imposante entourant le village. Une fois entré, c’est un petit paradis de ruelles pavées et d’impasses, bordées de ces superbes maisons peintes en blanc et bleu (ou jaune, ce sont les deux coloris qui reviennent le plus souvent).

Sur la mignonne petite place, le pilori fait face à l’église Santa Maria dont l’intérieur est orné d’azulejos (c’est vraiment une tradition dans le pays!). Un peu plus loin, l’ancien château n’est pas en reste pour impressionner son monde; il a été reconverti en “pousada” depuis 1951. Une pousada, c’est comme les “Relais et Châteaux” de France et les paradores d’Espagne: des hébergements de luxe où les tarifs des chambres comportent 3 chiffres…

Et voilà le “must” d’une visite à Óbidos: la promenade sur le chemin de ronde, le long de ces terribles murailles, bâties entre les 11ème et 14ème siècles: 1,5 km de tour! MAIS la prudence est de mise: même si les points de vue sur Óbidos et les alentours sont magnifiques, le chemin de ronde est étroit, son sol est irrégulier et il n’y a aucune protection style garde-fou! Donc si tu as le vertige et le pied incertain, vaut mieux pas jouer au héros et rester en bas.

Au Moyen Age, Óbidos se trouvait encore au bord de l’océan! Au fil du temps, l’eau s’est retirée pour être remplacée par le sable. Aujourd’hui, l’estuaire de la lagune est à 10 km de la ville!

Óbidos.
Óbidos.
Óbidos.

Peniche.

Je retourne maintenant en direction de la côte, vers Peniche et le Cabo Carvoeiro. Après avoir longé l’océan bordé de dunes puis de rochers, une petite route en boucle rejoint le Cabo (“cap” en portugais) Carvoeiro, dan un paysage de hautes falaises déchiquetées plongeant en à-pic dans l’atlantique. Un coin assez touristique, dommage. Ben justement, voilà un autocar qui s’arrête, laissant débarquer son troupeau pour faire quelques photos (ou devrais-je dire selfies??); je te jure que l’opération descendre-photos-remonter dans le car a duré entre deux et trois minutes. Il sont sérieux, là? Ah je suis bien content de voyager en solo!

La route en boucle rejoint la ville côtière de Peniche. Oh ce n’est certes pas le coin le plus romantique des côtes portugaises, il n’y a pas de plages comme à Nazaré, mais Peniche a une “âme”, tu vois on sent la vraie vie avec son port de pêche encore bien actif et ses petites rues où se cachent des petits bars de marins. Et les côtes des alentours sont un paradis pour les surfeurs! A voir aussi, la forteresse jaune, construite au 16ème siècle pour assurer la défense du littoral; pour la note historique “sombre”, elle a servi de prison politique pendant la période de dictature de Salazar, et certaines personnalités politiques importantes de la résistance à ce régime ont été emprisonnées ici.

Phare du Cabo Carvoeiro.
Peniche.

Ericeira et le Cabo da Roca.

Je reprends ma route vers le sud, direction Ericeira, en longeant la côte au plus près. Sur mon trajet, la jolie plage de Porto Novo se trouve à l’embouchure d’une rivière. Plages et falaises se succèdent jusqu’à Ericeira, un petit port de pêche perché sur une falaise, aux ruelles pavées et bordées de maisons blanches lignées de bleu. Et je suis chanceux, ma chambre Airbnb est à 20 mètres des escaliers menant à la plage; au coeur de l’action, quoi… Ericeira compte 4 km de plages dont certaines abritent les meilleurs spots de surf du pays; la plage principale, celle des Pêcheurs (Praia dos Pescadores) se trouve tout en contrebas de la falaise. Assez surprenant comme décor. Les bateaux de pêche sont encore nombreux ici, garés “à sec”, côte à côte, sur la plage ou le long du petit chemin conduisant au port.

C’est dans un petit resto local, en surplomb de la falaise, que je goûterai ce plat super connu du pays, la “bacalhau à Brás“, tout simplement de la morue en petits morceaux (“bacalhau”), des oignons et des “pommes allumettes”, le tout incorporé dans des œufs battus; et comme dessert, le curieux “baba de camelo” qui, malgré sa traduction (“bave de chameau”!) est une sorte de mousse au carmel délicieuse mais vachement sucrée: avec des ingrédients tels que les œufs et le lait concentré sucré, ça n’a rien d’étonnant! Il parait que la cuisinière qui l’a inventé, voyant que ça marchait du tonnerre, fut vite débordée et eut l’idée, pour décourager ses clients (et pouvoir souffler un peu!) de lui donner ce nom peu ragoûtant de “baba de camelo” ou bave de chameau….

Ericeira.
Ericeira.
Ericeira.
Ericeira.

Le lendemain matin, en partant d’Ericeira, le ciel est gris et le vent souffle bien, il fait même frisquet. Je continue ma route vers le sud en longeant toujours la côte de près. Une petite route rejoint le Cabo da Roca, le point le plus occidental du continent européen. Un phare, une petite boutique de souvenirs, des falaises de 140 m de haut attaquées par des vagues mugissantes et l’endroit balayé par des vents très forts (vaut mieux ne rien porter sur la tête!), donnent au Cabo da Roca un air de bout du monde. Le tourisme de masse ne l’a pas encore trop altéré comme j’ai pu le voir au Cabo Carvoeiro près de Peniche.

Sintra.

Le Palacio de Pena.

A une trentaine de km d’Ericeira, voilà Sintra en vue! Mais le centre ville de Sintra, je le verrai par après, pour commencer je vais visiter le Palacio de Pena, accessible par une petite route en lacets qui grimpe au coeur de la forêt. La circulation y est d’ailleurs en sens unique, c’est pas con étant donné l’étroitesse de la voie et le trafic de malade qui peut y régner en été. Il y a même un système de bus-navettes qui effectue un circuit en boucle à partir de Sintra.

Il fait encore froid, et voilà le brouillard qui s’invite, ça sera pas le top pour les photos! Je passe à proximité du Castelo dos Mouros, bâti par les Maures au 9ème siècle, et laissé à l’abandon après la reconquête du Portugal. Je me gare quelque 500 m avant l’entrée du parc de Pena et j’y vais à pied. Bon plan, car la file des véhicules s’engorge un peu avant l’entrée, et les autocars n’arrangent pas les choses! Le parc est très vaste et il faut encore monter 20 minutes par un réseau de sentiers pour arriver au palais.

Waouw! Comment décrire ce que je vois? Des murailles jaunes, des tours couleur rouge vif, des dômes d’inspiration mauresque, un pont-levis…Suis-je tombé dans un dessin animé de Disney?? La brume environnante donne un aspect encore plus étrange à cet assemblage sans pareil. Le Palacio (palais) de Pena n’est pas si ancien que çà: il a été construit au 19ème siècle par décision du roi Ferdinand II, allemand d’origine mais portugais de par son mariage avec la reine Maria II. Et c’est clair que le gars n’a pas fait dans l’ordinaire, avec ce mélange de styles (gothique, baroque, manuélin…) et ces couleurs chatoyantes, limite criardes, qui contrastent vraiment avec le vert foncé de la forêt autour! Celà ne t’étonnera pas si je te dis que cet ensemble de ouf est classé au patrimoine de l’Unesco. A cause du brouillard, le rendu des couleurs n’est pas génial sur mes clichés, et pour la vue splendide sur le Cabo da Roca et Lisbonne, faut se rendre à l’évidence que c’est mort…

Sintra: Palacio de Pena (foutu brouillard…).
Sintra: Palacio de Pena.
Sintra: Palacio de Pena.

Et pour “compenser” ce petit flop dû au brouillard, voilà un aperçu en 3D du Palacio:

Le Palacio Nacional.

Pas mal du tout, le centre-ville de Sintra, avec ses ruelles autour de son église. Je vais visiter un autre édifice important de la ville, le Palacio Nacional. En voilà encore un curieux bâtiment, avec ses deux gigantesques cheminées, qui sont en fait celles des cuisines! C’était sûrement pas rien que pour un seul poulet rôt… Ce palais a été le plus fréquenté par les rois du Portugal entre sa construction au 15ème siècle et jusqu’à la chute de la monarchie en 1910. Les cheminées ne furent ajoutées qu’au 16ème siècle. La visite permet d’accéder à de nombreuses salles somptueuses. Et évidemment, les cuisines, où on peut voir le sommet de ces monumentales cheminées (peut-être un rien trop grandes pour le barbecue du weekend au jardin…).

Avant de repartir pour d’autres horizons, je vais manger un p’tit truc pas compliqué, dans un petit bar: une petite assiette de chorizo grillé avec une bonne cerveja (une bière, quoi)! Et pour les “becs sucrés”, à Sintra on confectionne deux petites tueries: la “queijada”, une tartelette au fromage frais avec sucre et cannelle, c’est un peu la cousine du célèbre “pastel de nata”; et le “travesseiro” (“traversin” car il ressemble à un p’tit oreiller), à base de pâte feuilletée, d’oeufs et d’amandes, puis saupoudré de sucre. Tu mords dedans quand il est tout chaud, tu atteins le nirvana… La petite pâtisserie Piriquita est le meilleur spot en ville pour déguster cette merveille.

Casa Piriquita – Rua das Padarias 1/18 à SINTRA.

Sintra: Palacio Nacional.
Sintra: Palacio Nacional.
C’est simple, mais c’est bon de ouf!

Lisbonne est maintenant si proche, 30 km à peine. Et là tu te dis “ça y est, on va la voir la capitale portugaise!”. Mais tu verras, quand tu me connaîtras mieux au fil de mes voyages, qu’au niveau de mes itinéraires je suis souvent imprévisible et un peu “tordu”. Juste pour te signifier que pour la belle Lisbonne, il faudra encore un peu patienter. Je vais la contourner par l’est (mais un super méga détour!!), pour explorer une vaste région du pays encore assez méconnue…

L’Alentejo.

Évora et ses environs.

La sortie de Sintra est une morne succession d’autoroutes et de zones commerciales ou industrielles, carrément mortelles d’ennui; heureusement ça ne durera pas longtemps, au niveau de Vila franca de Xira je retrouve des routes plus paisibles et je traverse même le Tage qui va bientôt finir sa course dans l’océan près de Lisbonne! La région de l’Alentejo se rapproche.

L’Alentejo, c’est la plus grande province du Portugal. Son nom se traduit par “en-dessous du Tage”, “além do tejo”. C’est un “océan” de plaines, avec çà et là des collines ondoyantes où se mêlent prairies, champs de blé et cultures d’oliviers. Parfois les deux à la fois, on sème le blé entre les chênes! C’est le “grenier à blé” du pays et le premier producteur mondial de liège extrait du chêne-liège. Aussi vaste soit-il, l’Alentejo est une région très rurale et représente à peine 10% de la population du Portugal.

Il fait progressivement plus chaud, on n’est pas loin des 30°C, le froid brouillard de Sintra est bien loin. Je suis maintenant dans l’Alentejo, en pleine campagne avec ses petites routes louvoyant entre prairies, oliviers et champs de céréales. Je m’arrête au hasard pour voir à quoi ressemble un petit village dans cette région. São Brissos est un hameau de quelques maisons, une jolie église et une vénérable petite école primaire (ça ne m’aurait pas déplu d’y suivre les cours).

Paysage de l’Alentejo.
Récolte du chêne-liège en Alentejo.

Voici enfin Évora, protégée par ses épais remparts. J’entre ici dans une des villes médiévales portugaises les plus belles et les mieux préservées. C’est la “capitale” de cette région de l’Alentejo. Une fois entré par une des portes des fortifications, la ville intra-muros est un dédale de petites rues tortueuses, dont un des points névralgiques est la Praça do Giraldo avec ses élégantes arcades et son église Santo Antão. Plus loin, la cathédrale, bâtie entre les 12ème et 13ème siècles, est la plus grande du Portugal; c’est curieux, ses deux tours sont différentes: l’une a une structure carrée, l’autre a un toit conique garni d’azulejos. Plus loin, on rencontre ce témoignage de l’époque romaine d’Évora, un de ses symboles: son temple romain, ou “Temple de Diane”, qui date du 2ème siècle (un “cousin ibérique” de la Maison Carrée de Nîmes…).

Évora
Évora

J’ai posé mon sac cette nuit dans le petit village de Nossa Senhora de Machede à 10 km d’Evora, chez Joana, mon hôte Airbnb. C’est un joli coin perdu au milieu des champs et prairies; une rue principale, quelques ruelles, une séduisante petite église blanche soulignée de bleu et deux ou trois bars fréquentés par les locaux. La vraie vie, le vrai Portugal! Moi çà me va, “il en faut peu pour être heureux”, comme disait ce cher Baloo…

Nossa Senhora de Machede.
Nossa Senhora de Machede: tout au fond, la maison (*airbnb) où j’ai passé la nuit!

Monsaraz, Mourão, le barrage d’Aquelva…

Je quitte à regret ce petit coin de paradis et reprend ma route à travers l’Alentejo. Certaines petites routes sont dans un sale état: nids-de-poules et morceaux entiers de revêtement manquants, il faut être prudent et savoir “slalomer” entre ces obstacles. Je ne croise que des tracteurs et des camionnettes de fermiers. Les paysages sont vastes et d’un relief généralement plat. Quoique… sur une colline, bien en évidence, apparaît Monsaraz, un village médiéval tout blanc avec sa citadelle, ses fortifications et son église. Super promenade à travers ces ruelles avec leurs maisons blanches serrées les unes contre les autres, et le chemin de ronde de la citadelle n’est pas mal du tout. D’autant plus que le village est interdit aux voitures! En parlant de voitures, j’en ai croisé beaucoup avec des plaques espagnoles. Normal: l’Espagne est à une vingtaine de km d’ici, l’Alentejo côtoyant l’Estremadure!

Monsaraz.
Monsaraz.

Depuis Monsaraz, le panorama embrasse la plaine de l’Alentejo et surtout une partie du grand lac d’Alqueva, qui est un des plus grands lacs artificiels d’Europe. Il est tout jeune puisqu’il a été “rempli” en 2002, façonnant le paysage de manière vraiment surprenante. A l’extrémité sud du lac où se trouve le grand barrage d’Alqueva, qui a été mis en service en 2004. Haut de 96 mètres, il retient 4 000 millions de m³!

A quelques km de Monsaraz, un petit arrêt à Mourão, pour voir son château, moins bien conservé que celui de Monsaraz; la nature y a repris ses droits et on déambule au milieu d’herbes folles et d’arbustes. Le village n’est pas mal, avec ses ruelles, ses petits bars où s’alignent sur des bancs les vieux du village et les vieilles camionnettes garées parfois n’importe comment. A un moment j’hallucine, je croise un vieux fermier, non pas en tracteur… mais avec une charrette tirée par un âne! Au fil de mon voyage dans cet Alentejo, rural jusqu’au bout des ongles, j’ai parfois eu la sensation de remonter 60 ans en arrière.

Plus loin, l’étrange village de Luz déploie ses rues en ligne droite, anormalement larges, qui se croisent à angle droit, avec son église au style inhabituel et sa petite chapelle pas loin du lac. En fait, l’authentique village de Luz a été noyé par la mise en eau du grand lac; le nouveau village a été baptisé Luz Nova, mais un sentiment de tristesse mêlé de colère restera à jamais gravé dans le coeur des habitants du Luz originel…

Luz.

Retour vers la côte Atlantique.

Traversée de la Serra de Monchique – Aljezur.

En traversant quelques petits villages dans l’Alentejo, je vois souvent la même scène: devant un bar, au-dehors, sont alignés sur un banc une rangée de petits vieux. Ils ne boivent même pas, ils ne parlent pas; ils sont là, tout simplement. Un truc m’interpelle: on est en week-end, mais je ne vois pas pas de jeunes, pas d’enfants qui jouent… Alors, vieillissement de la population locale? Exode rural? Je sais pas trop, mais j’espère que ces charmants petits villages ne sont pas en train de s’éteindre à petit feu.

Je n’irai pas vers le sud, j’ai choisi de ne pas explorer l’Algarve, qui pourtant est la destination numéro 1 des vacanciers. Ben oui justement, c’est trop touristique et certains coins sont défigurés par ce tourisme de masse. Je vais donc rejoindre la côte Atlantique et gagner le petit village d’Odeceixe, mon étape de cette nuit.

Après m’être arrêté un instant à Beja, voici maintenant de longs kilomètres de routes monotones (prairies et grandes parcelles de cultures), avant que le paysage ne devienne un peu plus boisé; au loin se profile le relief montagneux de la Serra de Monchique. Je fais un stop à Aljezur pour voir le château. Odeceixe n’est plus qu’à 15km!

Odeceixe.

J’arrive à Odeceixe (*on prononce “ode-sèche”). C’est un petit village aux maisons blanches encadrées de bleu ou de jaune, avec des petites rues pavées en pente parsemées de venelles et escaliers, qui grimpent vers l’église et le vieux moulin à vent, qui fonctionne toujours et peut se visiter.

Odeceixe n’est pas réellement un village côtier, en effet la plage se trouve à 3 km. Une route suit plus ou moins le cours d’une rivière qui se jette directement dans l’océan, en passant par la plage. Configuration pas banale! Elle est fabuleuse, cette plage d’Odeceixe! Bordée par une haute falaise, la rivière se mêle sans transition à l’océan, au milieu d’une belle plage de sable fin. Joli tableau, encore sublimé au moment du coucher de soleil (expérience vécue!).

Un tout petit resto pas loin de la plage fera l’affaire ce soir. Ils aiment bien le poulet, les portugais, voici encore un plat mettant à l’honneur ce sympathique gallinacé: le “frango piri-piri”, du poulet rôti avec une sauce (trrès) relevée au pili-pili, une variété de piment rouge qui te décape bien la langue quand tu t’y frottes!

Odeceixe.
Odeceixe.

Un petit tour sur la plage d’Odeceixe?

Vila Nova de Milfontes – Lisbonne se rapproche!

Aujourd’hui est un jour important dans mon périple, c’est à la fin de cette journée que je rallierai Lisbonne, la capitale du Portugal! Mais pour l’heure, je vais remonter la côte atlantique. Je passe par les petits villages côtiers d’Azenha do Mar et Zambujeira do Mar, cette dernière étant une mignonne station balnéaire, avec des petites rues perpendiculaires encadrée de hautes falaises dominant la mer. Plus loin, une petite route mène au phate du Cabo Sardão. Ensuite voilà Vila Nova de Milfontes, à l’embouchure du fleuve Mira; c’est petite ville balnéaire aux maisons blanches avec son ancien fort militaire. Ces petites ville sont davantage fréquentées par les portugais que par les touristes, me semble-t-il.

A partir de là, par le réseau autoroutier, Lisbonne est à deux heures de voiture. Je trépigne! Et toi aussi, ne dis pas le contraire…

LISBONNE.

Le quartier de l’ALFAMA.

Avant de rallier l’aéroport de Lisbonne et restituer la voiture, je fais un plein de carburant et m’arrête au car-wash pour enlever tout la poussière des chemins de l’Alentejo. L’estuaire du Tage se profile au loin, avec en point d’orgue la traversée du pont Vasco de Gama, tout simplement le plus long pont d’Europe avec ses 17,2 km, rien que çà. Bien que sa traversée soit longue, elle n’est pas super impressionnante (c’est pas le viaduc de Millau…), et en plus il y a un péage aux extrémités… A partir de l’aéroport, distant de 8 km, rien de tel que le métro, rapide et efficace (un bon 40 minutes de trajet, changement compris), dont les lignes sont symbolisées par des couleurs.

Je descends à la station Santa Apolonia (de la gare du même nom), et je vais maintenant pénétrer dans le quartier de l’Alfama, où se trouve ma chambre Airbnb, chez la pétillante Marisa. Ah, ce quartier de l’Alfama, c’est sûrement à lui qu’on pense en premier pour s’imaginer Lisbonne! Il fait partie des plus vieux quartiers de la ville, et est un des seuls à avoir été épargné par le terrible tremblement de terre de 1755. C’est une colline constituée d’un labyrinthe démentiel de ruelles tortueuses, de venelles (appelées en portugais “becos”), d’escaliers et d’impasses; ça tourne dans tous les sens, ça monte, ça descend… le meilleur est de l’explorer au hasard, car même avec un plan on aurait vite fait de se perdre!

On appelle Lisbonne “la ville aux 7 collines”, de nombreux points de vue, appelés des “miradouros”, permettent de profiter de panoramas sublimes sur l’avalanche de toits rouges qui semblent se jeter dans le Tage, avec çà et là une église qui se dresse.

Et quelle vie dans ce quartier! Les plantes au balcon, le linge qui sèche entre les murs des ruelles, les habitants qui discutent assis sur des bancs, ou parfois se disputent d’une fenêtre à l’autre… Ici, pas de prétentieuses boutiques de luxe, mais des mini-épiceries de quartier, des boulangeries qui n’ont pas changé depuis 50 ans, des petits restos pas chers et pas touristiques… Bon malheureusement, il y a bien un ou deux “attrape-touristes” çà et là, mais tant qu’il y aura des pigeons, hein! Ce qui est chouette aussi, c’est le capital “sympathie” des habitants du quartier, pour autant bien sûr que tu t’intègres un minimum et que tu ne joues pas au touriste pressé, qui fonce droit devant lui pour vite rejoindre son hôtel, avec sa valise à roulettes qui fait “clac-clac-clac” sur les pavés… Moi, deux jours après, je serrais déjà quelques mains dans le voisinage quand je partais pour mes explorations!

Hé bien, ce premier contact avec Lisbonne est un enchantement! J’ai trouvé un resto minuscule dans une rue moins fréquentée, j’ai erré au hasard jusqu’à la tombée de la nuit, vraiment pour “goûter” l’Alfama, pour m’imprégner de l’atmosphère et de l’âme du quartier; dans un petit bar, avec quelques vieux assis sur des chaises encore plus vieilles qu’eux, je savoure une “amarguinha”: c’est une liqueur à base d’amandes, au goût ça ressemble à l’amaretto mais en moins sucré.

Quartier de l’Alfama.
Quartier de l’Alfama.
Vue depuis un miradouro.
Vue depuis un miradouro.

Le quartier de BAIXA.

Aujourd’hui, je pars explorer les autres quartiers de Lisbonne. Je descends l’Alfama à pied pour passer à côté de la cathédrale, construite au 12ème siècle sur l’emplacement d’une mosquée. Elle a plutôt l’air d’une forteresse massive. La rue, qui fait un virage en “S” à cet endroit, est souvent prise en photo aussi car le tram passe ici, devant la cathédrale. Mais la balade en tram, c’est pour demain, je te raconterai…

Plus loin commence le quartier de la Baixa; ici, plus rien à voir avec le tracé anarchique des rues de l’Alfama; non, on est dans la partie basse et “plate” de Lisbonne, longée par la rive droite du Tage. L’aspect de la Baixa sur une carte? Un genre de grand rectangle, avec des longues rues droites qui se coupent à angle droit. Petits commerces, bureaux et appartements se partagent l’occupation des lieux. Ce quartier a bien morflé lors du tremblement de terre de 1755, il a été repensé, reconstruit par le marquis de Pombal, l’alter ego portugais du baron Haussmann à Paris.

L’entrée dans la Baixa ne se fait pas par la petite porte: la majestueuse Praça do Comércio (Place du Commerce), avec ses bâtiments avec des galeries à arcades, est sûrement une des plus belles d’Europe! Et voilà que je tombe sur une hallucinante construction métallique toute en hauteur: je suis face à l’elevador (*ascenseur) de Santa Justa, construit en fer forgé dans un style néogothique au début du 20ème siècle, par un nommé Raoul Mesnier du Ponsard. Ce brave monsieur, contrairement aux conneries que disent encore parfois certains guides, ne fut PAS le disciple de Gustave Eiffel (ben oui quoi, comme pour le pont à Porto! On peut pas un peu lui lâcher la grappe??😤 ). Le trajet, si court soit-il, est un voyage dans le temps et la récompense sur la terrasse, c’est un panorama à 360° sur Lisbonne et le Tage. La passerelle du premier niveau permet de rejoindre la place et les ruines de la igreja (*église) do Carmo. Même si autrefois il faisait partie intégrante des transports en commun lisboètes, aujourd’hui c’est uniquement une attraction touristique.

Arco da Rua Augusta.
Le marquis de Pombal.

Avant la reconquête du Portugal sur les Maures au 13ème siècle, c’est Porto qui était la capitale du Portugal. C’est seulement en 1256 sous le règne du roi Afonso III que Lisbonne est devenue la capitale du pays.

Les quartiers de CHIADO et BAIRRO ALTO.

Les rues commerçantes sont animées, et quoiqu’il y ait de la circulation sur les artères principales, c’est encore supportable… et varié aussi: une voiture, un bus, un tram… mais le plus marrant c’est le nombre étonnant de “tuks-tuks”, ces drôles de petits engins à 3 roues comme on voit beaucoup en Asie; ici ça sert à promener les touristes. On change de quartier à présent: on quitte la Baixa pour explorer le Chiado et le Bairro Alto. Si le Chiado est le coin des magasins élégants, des théâtres et des cafés, le Bairro Alto est le royaume des longues soirées animées avec ses restaurants et bars.

Bien sûr, à Lisbonne il y a les vieux trams, mais on peut aussi circuler en funiculaire ou “elevador”. La ville dispose ainsi de trois funiculaires qui permettent – au touriste comme au lisboète – de monter certaines rues escarpées sans trop d’effort (mais si tu veux monter à pied, c’est ton droit!). Je vais emprunter le funiculaire de Bica. C’est le plus récent des trois, sa mise en service date quand-même de 1892. Un petit voyage dans le temps, avec les “ding ding” de la sonnette et des ouvriers de la voirie du quartier qui l’attrapent en chemin et s’agrippent à ses flancs pour remonter (ou descendre) la rue! En haut, le miradouro de Santa Catarina, tout proche, offre un super panorama sur Lisbonne.

Les deux autres funiculaires sont près de la Praça dos Restauradores. Le funiculaire de Glória relie la place au miradouro de São Pedro de Alcântara, il a été mis en service en 1885. C’est le funiculaire le plus fréquenté de Lisbonne. Et un peu plus excentré, un peu planqué, celui de Lavra est le plus ancien et le moins connu de Lisbonne; mis en service en 1884, son trajet est court (moins de 200 m) mais accuse une forte déclivité. Il est davantage utilisé par les habitants que par les touristes.

Pas de resto ce midi, je vais manger sur le pouce. Sur la Praça Luis de Camões, voici un petit bar tranquille où quelques ouvriers de la voirie savourent un petit break. Je prends une ‘tite bière et une “bifana”, un bon sandwich au porc mariné (un “cousin” du sande do leitão goûté à Coimbra). Je mangerais bien un truc sucré par après… Je m’arrête à la très connue Confeitaria Nacional, et sans connaître les noms en portugais, je prends au hasard des “torradas”. Le hasard fait bien les choses: imagine-toi deux grosses tartines grillées – mais des “monstres” de 2 cm d’épaisseur! – avec du beurre et une tasse de chocolat chaud! La morale de l’histoire: j’ai bien mangé.

Adjacente à la Praça Dom Pedro IV, la Praça da Figueira (“Place du figuier) vit un peu dans l’ombre de sa voisine; sa création est assez particulière: elle a été construite sur l’emplacement d’un ancien hopital, démoli par le séisme de 1755. En son centre, une statue équestre du roi Joao I. Les gourmands auront toutefois le bonheur d’y trouver l’une des meilleures pâtisseries portugaises, la Confeitaria Nacional. Au-delà de la Praça da Figueira, l’église São Domingos, du 13ème siècle, a été détruite en 1755 (il n’a pas fait dans le détail, ce foutu tremblement de terre!).

Panorama du miradouro Santa Catarina.
Les “3 B”: Bar, Bifana, Bière!
Torradas et chocolat chaud à la Confeitaria Nacional.

Hé bien, cette journée a été riche en découvertes, j’ai pu explorer plusieurs facettes de cette ville fascinante. Mais comme les journées ne comportent que 24 heures (…), la soirée se profile déjà. Je vais casser la graine dans le quartier Sant’Ana, tout au nord de la Baixa. Des ruelles qui montent, des gosses qui jouent et des vieux qui papotent, je retrouve l’ambiance de l’Alfama. Je trouve un petit resto à l’enseigne à peine visible, une télé qui marche fort et le patron qui discute avec ses voisins. Adjugé, ce sera ici! Je goûte une “alheira de mirandela”, un genre de saucisse fumée, essentiellement au poulet. en dessert, je retrouve une vieille connaissance: le “baba de camelo”, tu te souviens? Paraît que dans les restos plus chics, on l’appelle “mousse de caramel”; faudrait pas choquer les clients trop coincés…

Il fait déjà noir, mais les deux places sont animées et il y a beaucoup de monde dehors. Je vais à présent tester la “ginja” dans un bar minuscule, qui est pourtant un des plus célèbres de Lisbonne. Mais, la ginja? C’est une liqueur sucrée à base de cerises, à déguster dans des petits bars appelés “ginjinhas”. Particularité: quand le serveur te demande “com o sem elas?” (* “avec ou sans elles?”), ça veut dire: avec les cerises au fond du verre ou pas? J’aime mieux avec, c’est bien de croquer les cerises après la liqueur!

Le quartier du CASTELO.

Ce matin, de bonne heure, je suis déjà sur la Praça Martim Moniz, près de la Praça da Figueira.. Il s’y passe quoi sur cette place? Je t’avais bien promis une balade en vieux tramway, ce “symbole roulant” de la ville? C’est ici que ça se passe! Le parcours des vieux tramways des lignes 12 et 28 (la plus touristique) passe à travers les quartiers de Graça et de l’Alfama avant de rejoindre la Baixa; à cause des rues étroites et escarpées, ces vénérables tramways jaunes, fabriqués dans les années 1930, sont les seuls à pouvoir circuler dans cette partie de la ville. Ces machines brinquebalantes, qui seraient sûrement dans un musée dans une autre ville, font partie du réseau de transport en commun de Lisbonne. C’est passionnant de voir le vieux tram jaune se faufiler à travers les petites rues de Graça et de l’Alfama, s’arrêter pour un passager – souvent des gens du quartier – ou pour un véhicule qui gêne. C’est mieux d’y aller de bon matin, on évite les hordes de touristes pas toujours disciplinés qui se grimperaient sur la tête pour avoir la meilleure place…

Le tram 28.

Je descends près de la Praça do Comercio et remonte ensuite à pied jusqu’au quartier du Castelo. Le Castelo de São Jorge domine le quartier de l’Alfama, avec ses tours et ses murs crénelés. Il fut propriété des Maures avant d’être reconquis par les chrétiens; le nom de “chateau Saint-Georges” lui fut donné. Il fut par la suite utilisé comme résidence royale par les différents souverains portugais. Le séisme de 1755 (encore lui?!) mit une bonne partie des remparts en ruines. Leur réhabilitation ne fut entreprise qu’en 1938, sous l’autorité du dictateur Salazar. Le panorama sur Lisbonne depuis les terrasses du château et le chemin de ronde est à tomber!

Castelo de São Jorge.
Castelo de São Jorge.

Le quartier de BELEM.

Cet après-midi, je t’emmène vers un quartier un peu plus excentré, à 7km à l’ouest: Belém. Pour y aller, on peut faire le trajet en tram (ligne E15, plus modernes que le 28), ou au départ de la gare de Cais do Sodré près de la Praça do Comercio. C’est une gare “multifonctions” car elle sert d’embarcadère pour les ferries qui traversent le Tage, de station de métro et, dans le cas qui nous intéresse, d’arrêt pour les trains de banlieue qui vont à Cascais en passant justement par Belém. Le trajet est l’affaire de 15-20 minutes.

Belém possède des monuments remarquables, et du point de vue historique, c’est à partir de Belém que Vasco de Gama est parti à la conquête des Indes. A quelques pas de l’arrêt du tram, le célèbre musée des Carrosses abrite plusieurs superbes exemplaires de carrosses royaux, mais j’ai aussi vu une chaise à porteurs et de l’ancien matériel de pompiers. La terrasse supérieure permet d’en avoir une meilleure vue d’ensemble.

Oui, ils sont jolis ces carrosses, mais attends de voir ce qui t’attend plus loin, à 10 minutes de marche. Je t’ai montré les magnifiques monastères de Batalha et Alcobaça, ils avaient déjà de la gueule, tu te souviens? On arrive… Tu le vois ce monument à la façade démesurée? Je te présente le Monastère des Hiéronymites (ou Mosteiro dos Jerónimos en portugais), le “Terminator” des monastères du pays. Il envoie du lourd. Du très lourd.

Ce bâtiment de tous les superlatifs concentre toute la quintessence de l’art manuélin! Et tu admettras la “baraka” du monument: il a été épargné par le tremblement de terre de 1755! Sa construction commença au 16ème siècle sur décision du roi Manuel Ier, et fut étroitement liée à la découverte des Indes par Vasco de Gama en 1495. En effet, son financement provient, en grande partie, de “l’argent du poivre”, impôt direct prélevé sur le commerce des épices indiennes. Un siècle de construction fut nécessaire pour l’élever. Je veux bien le croire.

Bon, déjà rien que la façade, interminable, “transpire” déjà tout le style manuélin! Et le spectacle ne fait que commencer! Son église a la splendeur et la taille d’une cathédrale, et ses colonnes manuélines sont des merveilles . C’est aussi dans l’église qu’on trouve les tombeaux de “stars” locales: Luís Vaz de Camões, un grand poète lisboète; le roi Henri Ier du Portugal, et bien sûr la sépulture de Vasco de Gama. Et attends, voici le cloître! Non mais, sérieux??! Au secours, je vais faire une overdose d’art manuélin! Une profusion de sculptures, une exubérance dans les ornementations! Je pourrais faire un article juste pour décrire en détail une seule colonne de la galerie! Comment la main humaine a-t-elle pu concrétiser cette dentelle de pierre?

Monastère des Hieronymites.
Monastère des Hieronymites.
Monastère des Hieronymites: cloitre.
Monastère des Hieronymites: cloitre.

 

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Le long du Tage, le Monument aux Découvertes (Padrão dos Descobrimentos) a été construit 1960 pour le 500ème anniversaire de mort de Henri le Navigateur. Il a la forme d’une proue de navire avec Henri en tête, et sur deux files, divers personnages liés aux découvertes maritimes. Certains lisboètes, pas trop fans de l’esthétique du monument, l’ont baptisé “poussez pas derrière”! Plus loin, la Tour de Belém fut édifée en 1515 par le roi Manuel Ier, pour défendre l’estuaire du Tage et Lisbonne des attaques venant de la mer, et servait de “tour de contrôle” pour les navires revenant d’expéditions. Elle se visite bien sûr, on y accède par une passerelle en bois.

Voilà. Pour me remettre de mes émotions, je vais maintenant rencontrer un autre “monument” de Belém. Un monument… qui se mange! Je veux parler des pastéis de nata, ces petits flans ronds à pâte feuilletée saupoudrés (ou pas, au choix) de cannelle, croustillants à l’extérieur, moelleux et crémeux en dedans! On en trouve à l’Antigua Confeitaria de Belém. Attention, c’est souvent “l’usine”, il y a file mais c’est assez rapide, et on paie avant d’être servi; pour déguster c’est soit sur place, soit à emporter, en s’asseyant sur un banc du parc en face, avec un mini-sachet de cannelle.